Alpha Blondy de retour dans les bacs le 4 Avril avec l'album "Vision"

Publié le 28 mars 2011 par Africahit

Réfugié à Paris (France) parce qu'il ne se sent plus en sécurité à Abidjan (Côte d'Ivoire) depuis qu'il a officiellement reconnu la défaite de Laurent Gbagbo, Alpha Blondy va bientôt mettre dans les bacs un 15e album. Baptisé "Vision", cet opus n'est que le prolongement sans faille d'un combat pour la paix et la liberté.

"VISION", le 15e album d'Alpha Blondy


Alpha Blondy, la star internationale de reggae africain refait surface après quatre ans avec un nouvel album intitulé "Vision". Une vision, comme les précédentes œuvres, très engagée en faveur de la liberté, des Droits de l'Homme de la paix… Et tout laisse croire que les fans attendent avec impatience la sortie de ce nouveau disque dont la sortie est prévue pour le 4 avril 2011.

Selon de nombreux critiques l'album "Vision" d'Alpha Blondy justifie la longue attente depuis "Jah Victory". "L'album va au-delà de toutes les espérances. D'abord parce que les treize titres qui le composent sont du pur Blondy comme on l'aime, c'est-à-dire engagé et peaufiné avec amour, mais aussi parce qu'il met en avant la langue française et le dioula, tout en distillant une large palette de sons", décortique l'un d'entre eux. Sur cet opus, on pourra surtout savourer une version reggae de "Stewball" d'Hugues Aufray que le rastaman avait promis à l'artiste en 1998.

La promotion de ce 15e album de la vedette du reggae africain sera marquée par une tournée française. Un périple qui débutera symboliquement au Zénith de Paris le 14 avril 2011 en compagnie de son groupe Solar System. D'autres concerts sont également prévus à Rouen (Zénith, le 15/04), à Lille (Festival Les Paradis Artificiels, le 16/04), à Strasbourg (Festival Basse Zorn Live) et au Stade de France. Prévu le 11 juin 2011, ce dernier rendez-vous se situe dans le cadre de la Nuit Africaine qui va enregistrer la participation de nombreuses stars du continent Africain comme Baaba Maal, Manu Dibango, Fally Ipupa, Magic System, Mory Kanté.

Le nouvel opus sera lancé au moment où ce rasta atypique est persona non gratta dans son pays, la Côte d'Ivoire. Connu et souvent détesté pour son soutien à Laurent Gbagbo, il n'a pas hésité à reconnaître la défaite électorale de ce dernier en le priant de quitter le pouvoir pour épargner des vies d'innocents ivoiriens. "Laurent Gbagbo, mon candidat, doit savoir que son ennemi n'est pas le RHDP (Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix), mais les gens de la LMP (La majorité présidentielle constituée d'un conglomérat de partis et mouvements soutenant Laurent Gbagbo). Les acteurs de cette mouvance présidentielle ont tout fait pour torpiller le processus de réconciliation. Quand le président disait : on va à gauche, ils partaient à droite. Ils ne voulaient pas de ces accords de Ouagadougou (Burkina Faso)", dénonçait le combattant dans le récent numéro d'Afrique Magazine (A.M N° 306, Mars 2011). Dans le même article, il avait précisé, "à Gbagbo je dis : Grand frère, ton propre camp veut te tuer… Ils t'ont pris des milliards pour te faire miroiter la victoire et ils t'ont trahi… Ils t'ont tellement trahi qu'ils ne veulent pas que tu sois vivant pour voir leurs visages hideux. Ils ne veulent pas que tu sois un héros national, mais un zéro national". "En tant qu'Ivoirien, je ne peux accepter de sacrifier des vies. La Côte d'Ivoire a déjà trop saigné… En tant qu'Ivoirien, je ne peux accepter de me résigner à une issue sanglante à cette crise, alors que je me suis donné corps et âme à sa résolution…", avait souligné Alpha Blondy dans une déclaration publiée le 27 janvier 2011 par son service de presse.

Visiblement, la Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo est devenue pour les artistes une terre invivable. Surtout pour ceux qui soutenaient un moment ce mégalomane et qui, se rendant à l'évidence, ont pris le courage de lui dire la vérité. Ces artistes qui payent le prix de la crise postélectorale sont Alpha Blondy, Tiken Jah et, récemment, Antoinette Allany et Aïcha Koné. Tiken Jah Fakoly a été le premier à suivre la voie de l'exil depuis l'arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo en 2000. Depuis, il vit dans notre pays. Très proche de Koudou (Laurent Gbagbo) qu'il a toujours soutenu, Alpha Blondy vient de faire de même. Tout comme Antoinette Allany qui a également pris elle aussi la poudre d'escampette. Elle serait aujourd'hui exilée dans notre pays après avoir été menacée plusieurs fois par des miliciens de Gbagbo. "La chanteuse aux reins de roseau avait, avant son départ, été prise à partie par des étudiants de la cité de la Riviera 2 qui ont manqué de la tuer", rapporte un confrère ivoirien.

Rappelons qu'Alpha Blondy a récemment fait l'objet d'un documentaire intitulé "Un combat pour la liberté" et réalisé par Dramane Cissé et Antoinette Delafin. Une œuvre qui retrace la vie controversée du reggaeman et sa carrière.