Poème de Patricia Laranco.

Par Ananda

BETON D’AZUR.

Un tracé d'acier

d'inox

enjambe le gouffre de ciel

droite extension chauffée à blanc

qui lie le béton

à l'azur

Aux façades de HLM

l'espace est démultiplié

pareil à un oiseau de mer

jeté en plein sur le néant

crucifié sur son fond

bleu

mais il n'y a

plus rien à voir

il n'y a

plus rien à chercher

la roideur vide écran

nous mord

rectitude du rien sur rien

tout est presque effacé

ici

dans un écrin de poudroiement

qui foudroie et ne laisse entrer

voleter qu'acide soleil

Le mot s'est fait lui-même éclair

aérodynamique oblong

une réplique de ce que

la ligne d'horizon

poursuit

L'étirement et le duvet

ont noyé nos champs de vision

leurs ascétismes ont fusionné

ils tendent leurs mains dans l'air nu

L'ennui ? Un vertige de plus

où le ciment fuyant

prend corps

au large de l'éventrement,

de l'éternuement

de la terre.