Dorison, Nury & Rossi – W.E.S.T. T6

Par Yvantilleuil

L’autodestruction de la section W.E.S.T. !

Ce troisième (et probablement dernier) diptyque continue de se concentrer sur la vie privée du leader de la bande, Morton Chapel, et de mettre à mal les cinq mercenaires de la W.E.S.T. (Weird Enforcement Special Team) après leur périple cubain.

Les vieux démons de Morton Chapel, incarnés par sa fille Megan, avaient déjà montré le bout de leur nez lors des deux premiers cycles, mais c’est le tome précédent qui avait ouvert grand la porte au sombre passé familial de Megan, ainsi qu’à une vieille histoire de vengeance, qui naquit en même temps que ce terrible drame familial qui hante Morton depuis le début de cette saga saupoudrée de surnaturel.

Malmenant leurs personnages au fil des pages, les auteurs poursuivent l’autodestruction de la section W.E.S.T. Placés devant des dilemmes cornéliens, les obligeant à pointer une arme sur un membre de leur famille ou sur un ami de longue date, les personnages sont poussés dans leurs derniers retranchements et rien ne dit que le temps parviendra à guérir les traumatismes profonds qui résultent de ces choix. Entre cette véritable chasse à l’homme, lancée à son encontre, et la perspective de devoir tuer sa fille, rien n’est épargné au patron de cette brigade spéciale dont l’avenir semble du coup bien compromis.

Les auteurs livrent certes une intrigue moins complexe que les deux précédentes, mais toujours aussi maîtrisée et bigrement haletante. Si l’action va crescendo et qu’au niveau du scénario on retrouve ce somptueux mélange de western, paranormal et thriller, la véritable claque de cet ultime diptyque provient du graphisme somptueux de Christian Rossi. En jouant avec la lumière ce véritable virtuose du dessin donne brillamment vie au monstre qui sommeille en Megan. Outre cette ombre de Seth qui semble flotter au-dessus des planches, le dessinateur offre également un découpage qui en met plein la vue et insuffle un rythme prenant à cette course poursuite prenante. Et puis, il y a cette ambiance mystérieuse qui enveloppe cette saga depuis le début. Une atmosphère aux frontières de l’occulte qui puise son énergie au sein d’un choix de tons judicieux et qui baigne le lecteur dans les Etats-Unis du début du XXe Siècle.

Magnifique !

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