Chômage de février : léger recul, sauf pour les seniors et les chômeurs de longue durée

Publié le 29 mars 2011 par Letombe

 

Toutes catégories confondues, Pôle Emploi compte 6.100 inscrits de moins en France métropolitaine. Mais l’hécatombe se poursuit chez les grands sacrifiés de la crise : seniors et chômeurs de longue durée.

Tout d’abord, une excellente nouvelle. Dans cette dernière note de la Dares/Pôle Emploi, on remarque que les chiffres des DOM sont enfin intégrés à ceux de la métropole dans presque toutes les rubriques sous l’intitulé « France, ensemble » : voilà qui sonne républicain ! Si on peut se réjouir de cette avancée, il demeure prématuré d’en faire autant quant au contenu statistique de la publication : il semblerait que, cette fois-ci, le gouvernement l’ait compris. Etat des lieux.

Cat. A — En France métropolitaine, ils sont 2.701.100 à n’avoir exercé aucune activité (-2.100 sur le mois, mais +1,3% sur un an). Rajoutez-en 230.700 pour les DOM, et vous obtenez 2.931.800 chômeurs officiels, soit une hausse annuelle de 1,9%.

Cat. B et C — En métropole, ils sont 533.000 inscrits à avoir exercé une « activité réduite courte » (-2.200 sur le mois, mais +3,7% sur un an) et 806.600 à avoir exercé une « activité réduite longue » (-200 sur le mois, mais +14,9% sur un an). Pas de détail pour les DOM mais si on fait le calcul, on en compte 29.900 dans ces catégories. Ce qui porte leur total « France » à 1.369.500.

Total ABC — Ainsi, le nombre de chômeurs « tenus d’accomplir des actes positifs de recherche » en métropole s’élève à 4.040.700 (-4.500 sur le mois, mais +4,1% sur un an). Rajoutez-en 260.600 pour les DOM, et vous obtenez un total « France » de 4.301.300 (+4,4% sur un an).

Cat. D et E — A nouveau en métropole (pas de détail pour les DOM), ils sont 245.300 à avoir été en arrêt maladie ou en maternité — il paraît que le chômage et la crise n’ont pas freiné le nombre des naissances… —, en stage, formation ou convention de reclassement (-3.800 sur le mois et -1,9% sur un an). On en compte 352.600 en contrats aidés (+2.200 sur le mois et +16,8% sur un an) : la catégorie E est, d’ailleurs, la seule où l’augmentation des effectifs est constante, le contrat aidé étant une affaire qui marche…

Total ABCDE — Toutes catégories confondues, Pôle Emploi compte 4.638.600 inscrits en France métropolitaine (-6.100 sur le mois, mais +4,6% sur un an). Avec les DOM, leur nombre s’élève à 4.921.400, auquel on peut rajouter les 259.200 seniors « dispensés de recherche d’emploi » recensés en métropole (rien sur les DOM).

Chômeurs de longue durée — En France métropolitaine, on en compte 1.525.400 en ABC (+3.900 sur le mois et +14,3% sur un an), auxquels on peut aisément rajouter les 350.000 de catégorie E, puisqu’ils sont le public cible des contrats aidés. Avec les DOM, leur nombre grimpe à 1.650.000 (+14,6% sur l’année). On peut dire aujourd’hui que ces chômeurs représentent au bas mot 40% des inscrits à Pôle Emploi.
Le volume des victimes directes de la crise qui croupissent au chômage depuis 2 à 3 ans a explosé avec un hausse annuelle de 35,8%. Celui des inscrits depuis plus de 3 ans est tout aussi impressionnant : ils sont près de 357.000 (+17,8% sur un an).
Enfin, l’ancienneté moyenne au chômage des catégories ABC atteint 444 jours, du jamais vu depuis dix ans. Quant à la moyenne d’inscription des sortants, elle dépasse 232 jours et n’a pas reculé une seule fois depuis avril 2008.

SeniorsPlus personne n’en veut ! En février, 7.700 chômeurs de plus de 50 ans se sont inscrits en ABC (+1% sur le mois et +14,1% sur l’année). Au total, ils sont 760.300, dont 393.300 femmes.

Entrées et sorties — Pas de changement notable : les fin de CDD et de missions d’intérim représentent 30,3% des entrées, tandis que les « reprise d’emploi déclarée » ne représentent que 21,8% des sorties. Mais en ce qui concerne ces dernières, les « cessations d’inscription pour défaut d’actualisation » raflent toujours la mise avec 43% du total et 203.700 chômeurs sortis des listes sous ce motif. Les « radiations administratives » en ont éjecté 44.000 autres, ainsi que 53.800 qui figurent dans les mystérieux « autres cas ».
Même si Pôle Emploi a visiblement levé le pied par rapport à janvier où les « cessations d’inscription pour défaut d’actualisation » avaient enregistré une hausse de 7,7% et les « radiations administratives » de 6,1%, au mois de février, plus de 300.000 chômeurs ont encore disparu sans qu’on connaisse la proportion de ce qui est « accidentel » ou justifié.

Offres d’emploi — Pour finir sur une touche humoristique révélatrice de l’état du marché du travail en France, alors que ce soir le site www.pole-emploi.fr affiche laborieusement 199.288 offres en ligne, Pôle Emploi déclare en avoir collecté 296.700, soit une progression de 3,5% sur le mois et de 12,4% sur l’année. Sans surprise, les emplois temporaires (1 à 6 mois) et occasionnels (moins d’1 mois) sont majoritaires.

Une hirondelle ne fait pas le printemps, et deux mois de stabilisation ne font pas une embellie. La crise n’est pas terminée, et 2011 non plus.

SH pour Actuchomage

merci à : Section du Parti socialiste de l'île de ré

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