CARENCE en FER : Une fenêtre précoce de vulnérabilité dans le développement fœtal – PloS ONE

Publié le 30 mars 2011 par Santelog @santelog

Les chercheurs de l'Université de Rochester viennent d'identifier une fenêtre de vulnérabilité dans le développement fœtal. Une carence en fer en début de grossesse pourrait avoir un effet profond et durable sur le développement du cerveau de la mère et l'enfant, selon cette étude publiée dans l'édition de mars de la revue scientifique PloS ONE. Car si le manque de fer ne suffit pas à provoquer une anémie grave, les bébés carencés en fer se développent plus lentement et montrent des anomalies cérébrales et mettent la santé de la mère en danger.


Des résultats importants parce que les obstétriciens peuvent ne pas remarquer et ne pas traiter la carence en fer légère ou modérée. Les auteurs de l'étude estiment donc que leur recherche implique de surveiller le statut en fer d'une femme enceinte, bien au-delà de la question de l'anémie. La déficience en fer est en réalité très courante et l'on estime que 35 à 58% de toutes les femmes en bonne santé présentent un certain degré de déficience. Chez les femmes en âge de procréer, une personne sur cinq souffre d'anémie ferriprive, une affection grave, rappellent les US National Institutes of Health, qui ont cofinancé cette étude.


Les bébés carencés en fer se développent plus lentement et montrent des anomalies cérébrales, comme une plus grande lenteur dans le développement et l'apprentissage. Mais jusqu'à présent, les chercheurs ne connaissaient pas l'association entre le degré de carence en fer pendant la grossesse et ces troubles, et qu'en particulier, c'est sur le système nerveux central que la carence durant la grossesse, a le plus d'impact.


Le Pr. Margot Mayer-Proschel, auteur principal et professeur agrégé de génétique à l'Université de Rochester a travaillé sur un modèle animal faute de pouvoir étudier et mesurer les concentrations de fer dans le développement des embryons humains. Les chercheurs ont établi que la période critique commence dans les semaines qui précèdent la conception et s'étend durant le premier trimestre et au début du second trimestre. La carence en fer qui commence dans le troisième trimestre ne semble pas nuire au cerveau en développement.


En étudiant la relation entre l'apport en fer chez la mère et le développement du fœtus, l'équipe a été en mesure de cerner les périodes critiques de gestation et la vulnérabilité du système nerveux central. En uttilisant des tests non invasifs ABR (auditory brainstem response analysis) qui permettent de détecter la vitesse de déplacement des informations de l'oreille au cerveau, les chercheurs ont réussi à mieux comprendre les déficiences ou les changements dans la myéline, la matière qui entoure les axones et est nécessaire au fonctionnement normal du cerveau.


Une nouvelle donnée essentielle pour les soins cliniques car les soins prénatals impliquent habituellement la recommandation d'une multivitamine qui contient du fer, qui est habituellement prescrite après le début de la grossesse et prescrite généralement lors de la première visite prénatale. De plus, toutes les femmes n'ont pas forcément accès aux soins prénatals, et toutes les femmes ne peuvent supporter une supplémentation en début de grossesse en raison de vomissements. Cette étude suggère donc qu'il s'agirait de commencer bien plus tôt la surveillance pour détecter plus précocément une carence en fer.


La conclusion la plus importante est que la fenêtre de vulnérabilité se situe à un stade très précoce.


Source: Université de Rochester “Pre-Conception and Early Pregnancy Iron Deficiency Harms Brain(visuels NIH “Globules rouges en cas d'anémie”)


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