Eugenia fait connaissance avec son daemon caché dans la chatte Elianne, un certain Philémon qui rend compte de l'envers du décor - nous n'en sommes qu'au début de nos surprises ! Elle part aussitôt à la rencontre d'Oliver Fitzpatrick, la fée la plus puissante, se trouve face à un clône de Brigitte Bardot et se prend une biture dans un repaire de minotaures. Avant cela, elle a englouti une boulette magique qui lui donne l'apparence d'une jeune femme de 19 ans, avec des nénés et un popotin rebondi qu'elle est fière d'exhiber, mais le temps lui est compté, et dans sa tête elle est toujours la gamine gourde et nigaude. C'est frais, c'est drôle, on se marre autant des pitreries que des étourderies d'Eugenia !
Ceci ne nous écarte pas du droit chemin - il faut sauver la maman d'Eugenia, plongée dans le coma. Or, cet autre monde dans lequel la fillette pénètre est incroyable, avec deux clans ennemis, les Mangeurs et les Passeurs, des guerres, des enlèvements, des trésors volés, des ensorcellements et des tentatives d'assassinat. Au milieu, Eugenia se sent empruntée, comme débarquant de la planète Mars, et ne se doutant pas du rôle qu'elle doit jouer. Celui-ci sera effectivement plus qu'important, et c'est alors que le couperet tombe : il faut attendre une suite ! Argh, c'est terrible. Je n'avais rien vu venir. J'étais totalement installée dans cet univers loufoque et délirant, où l'imaginaire dans l'histoire et le langage est impressionnant. Cette lecture m'a prise à contre-pied, j'ai fait défiler les pages avec un sourire jusqu'aux oreilles, tant j'étais conquise, enthousiaste et passionnée ! En-co-reeee !!! Cloche à frites de cloche à frites de radis creux de fouine à bois ! dit-on là-bas.
Eugénia et la bouche de la vérité - Emmanuelle Caron
Medium de l'Ecole des Loisirs (2011) - 180 pages - 9,50€
illustration de couverture : Loren Capelli