Confession of pain

Publié le 31 mars 2011 par Sébastien Michel
Film disponible en DVD
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L'expérimenté Inspecteur Hei et le jeune et fougueux Inspecteur Bong forment un duo implacable de la police de Hong Kong. Tout va pour le mieux, aussi bien professionnellement que personnellement. Jusqu'au jour où l'amie de Bong se suicide. A partir de là, ce dernier sombre dans l'alcoolisme, quitte la police et survit en étant détective privé. Le jour où Hei enquête sur la mort de son beau-père, il sollicite l'aide de son ancien ami et partenaire. L'enquête que Bong va mener le mène à déterrer d'obscurs secrets et lutter contre ses propres démons.
Dernier film du trio qui nous avait amené la saga des « Infernal Affairs » (Andrew Lau et Alan Mak à la direction, Felix Chong au scénario), ce polar contemporain de facture classique est loin d'égaler leurs précédentes collaborations de part son histoire cousue de fil blanc et sa mise en scène moins inspirée.

Si l'ensemble est bien amené, « Confession of pain » demeure surtout un long-métrage inégal. Après un début prometteur et stylé, le film perd de sa qualité au fur et à mesure puis finit par s'étioler totalement à force de jouer sur la violence gratuite, la répétition des mêmes effets de mise en scène et sa fausse complexité. Pire, les rebondissements sont convenus et la fin très prévisible en amont. Le film est inégal aussi de part sa mise en scène tantôt maîtrisée, tantôt frôlant l'amateurisme. Un nombre incalculable de plans sont inutiles ou laids à regarder ; une immense déception quand on sait ce que peut donner l'association des deux réalisateurs.
« Confession of pain » souffre également d'un problème de montage : le long-métrage semble long et subit une accumulation de scènes inutiles et redondantes. En outre, le film perd de sa subtilité et bascule parfois dans la lourdeur, notamment dans sa volonté systématique de tout montrer pour tout expliquer (surtout à la fin).
Peut-être moins gênant mais important à souligner, le film d'Andrew Law et Alan Mak demeure très asiatique et donc n'hésite pas à mélanger les genres (gore, humour, policier) pour un résultat pas toujours très heureux et pas nécessairement simple d'accès pour un public occidental. Au final on assiste à une totale contradiction entre des séquences très glauques et violentes et la présence de scènes burlesques et de répliques comiques.
Néanmoins, le film s'appuie sur un casting solide incarné par l'aura quasi mystique de Tony Leung, acteur inclassable qui a notamment tourné avec John Woo, Wong Kar Wai, ou encore Hou Hsiao-hsien. Dans « Confession of pain », il est loin de forcer son talent mais s'appuie sur suffisamment de métier pour nous gratifier d'une interprétation crédible. Pour lui donner la réplique, on trouve le jeune mais expérimenté Takeshi Kaneshiro, acteur très populaire, mi-japonais, mi-taiwanais, qui a notamment joué dans des films de Johnnie To, Wong Kar Wai ou Zhang Yimou. Son rôle est plutôt limité à quelques traits de caractère assez répétitifs, mais il livre une composition honnête malgré tout. Côté féminin Xu Jinglei et la superstar Shu Qui sont plus que des faire-valoir en dépit d'une portée somme toute limitée de leur rôle respectif, et servent généralement à relancer le rythme du film, l'intrigue se noyautant aussi autour de leur personnage.
« Confession of pain » n'apporte finalement pas grand-chose, souffre d'une réalisation inégale et pas toujours très soignée, d'une histoire classique et prévisible mais se sauve du naufrage grâce à un excellent casting et une volonté de bien faire. La déception est toutefois là car on pouvait attendre mieux du triptyque Lau-Mak-Chong.