Harmoniser son jardin avec l'environnement

Publié le 01 avril 2011 par Laplaceverte
Comment éviter que notre coin de verdure soit source de pollutions, d'excès de consommation d'eau, d'énergie ou d'engrais ? Au jardin comme en agriculture le recours aux pesticides et autres produits chimiques n'est pas une fatalité. Un jardin écologique préserve non seulement notre santé, et en particulier celle des enfants qui y jouent, mais favorise la biodiversité, participant ainsi à l'équilibre général tout en s'armant contre prédateurs et nuisibles. Voici quelques éléments qui vous permettront de retrouver un jardin biologique et naturel.

Sol et semences

Il est préférable de choisir des espèces adaptées au sol et au climat local pour éviter de consommer inutilement chauffage artificiel et eau. Il est bon de s'assurer qu'elles proviennent de serres ou de pépinières ne pratiquant pas le commerce illégal de plantes sauvages. On trouve aujourd'hui un large choix de semences biologiques et il ne faut pas hésiter à encourager la diversité en cultivant un grand choix d'espèces et de variétés, et en diversifiant les habitats pour la faune (haies, murs, tas de bois...).
Les plantes n'ayant pas toutes les mêmes exigences quant aux éléments du sol, on peut procéder à une analyse de celui-ci pour choisir les espèces qui y seront les plus adaptées. Pour cette analyse, vous pouvez vous adresser à des laboratoires, comme par exemple les laboratoires du GEMAS (groupement d'Etudes Méthodologiques et d'Analyse des Sols) ou ceux du GALYS.

Produits phytosanitaires

De par l'épandage d'engrais divers ou encore de pesticides, le jardinier modifie incontestablement le milieu naturel de son jardin, parfois aussi celui de ses voisins tant en surface qu'en profondeur (contamination des nappes aquifères, par exemple). L'emploi d'un pesticide peut avoir des conséquences imprévisibles sur des espèces non ciblées. Par exemple, en voulant lutter contre les pucerons, on peut contaminer leurs prédateurs naturels tels les coccinelles, les oiseaux insectivores... et déstabiliser de ce fait un équilibre naturel qui s'est établi au cours du temps. Il est possible de cultiver sans aucun produit chimique de synthèse : le compost assure la fertilisation, le paillage et d'autres techniques permettent le contrôle des mauvaises herbes, des méthodes préventives et quelques produits non toxiques permettent de lutter contre les ravageurs et les maladies. Utilisons les actions antiparasitaires de certaines plantes!
Les plantes riches en essences répulsives sont aussi souvent des plantes antiparasitaires. Par exemple : l'ail est un bactéricide et fongicide à mettre partout en culture intercalaire. Pratiquer des rotations de cultures entre deux années et des associations de cultures la même année permettent de diminuer le risque de transmission des maladies et des parasites d'une année à l'autre. Il s'agit la plupart du temps d'herbes et de fleurs fortement aromatiques, utilisées de toute façon en cuisine ou au jardin.
  • L’aneth fait fuir les pucerons noirs et favorise la protection des carottes et des concombres.
  • L’oeillet d’Inde cultivé au pied des tomates repousse les mouches blanches ou aleurodes.
  • Le persil par sa forte odeur et le souci peuvent repousser les insectes.
  • La tomate et les asperges se rendent une aide mutuelle grâce à leurs odeurs.
  • Le chanvre chasse les doryphores.
  • Le ricin attire les doryphores et les élimine en les empoisonnant.
  • La sarriette éloigne les pucerons des haricots.
  • La bourrache protège les variétés de choux contre la limace.
  • La lavande et la sauge protègent le rosier des pucerons, comme la sauge.
  • La menthe et mélisse repoussent les pucerons.
  • Le cerfeuil réduit l’invasion des limaces.

La lutte biologique fait appel à des organismes vivants ou leurs produits pour réduire les dommages causés par les organismes indésirables.
Pour lutter contre les mauvaises herbes (mais demandez-vous d'abord si elles sont vraiment mauvaises), évitez les herbicides toxiques, qui sont difficiles à doser et capables de détruire aussi les plantes cultivées. Pour s'en débarrasser, mieux vaut déterrer et détruire toutes les racines et stolons souterrains. On peut aussi semer une culture dérobée (culture de couverture) de sarrasin commun (ou blé noir).
Il existe aussi des moyens mécaniques de lutte contre les nuisibles, par exemple l'action du vent sur une bouteille plastique produit des chocs qui éloignent les taupes.

Engrais

Le secret de la réussite de la culture biologique réside dans la matière organique du sol ou humus. Ce dernier préserve la structure du sol et son activité biologique permet de stocker l'eau et les éléments nutritifs. La terre, milieu complexe d'éléments minéraux, organiques et d'organismes vivants, est un capital qu'il faut apprendre à gérer.
Une bonne terre, chacun peut l'avoir au bout de quelques années, même en partant d'un très mauvais sol. Il suffit de l'enrichir en humus et de nourrir les êtres vivants qui le peuplent. Le jardinier dispose pour cela de deux armes de choc : le compost et les engrais verts.
Le compostage est une décomposition de matières organiques qui aboutit à la formation du terreau, tout en permettant le recyclage biologique d'une partie des déchets du jardin et de la cuisine. Le terreau obtenu sera le meilleur engrais naturel pour renouveler l'humus du sol. Vous pouvez le réaliser vous-même dans votre jardin. Pour savoir comment faire un bon compost (ou un lombricompost), vous pouvez consulter notre article : faire et utiliser un compost. Vous pouvez aussi acheter des terreaux biologiques.
Il existe aussi des plantes servant d'engrais verts pour enrichir notre sol.

Arrosage

Pour réduire la consommation d'eau du jardin :
  • L'eau s'évapore très vite sous la chaleur du soleil. Économisez de l'eau en arrosant à la fraicheur du matin et du soir.
  • L'été, remplacez une partie de la pelouse par des plantes résistantes à la sècheresse et des espèces couvre-sol.
  • Le binage réduit les besoins en arrosage. Après une forte pluie il est important de biner car les grosses gouttes d'eau lissent la surface de la terre, provoquant un ruissèlement à l'arrosage suivant.
  • Le paillage permet aussi de perdre moins d'eau. Cela consiste à recouvrir le sol d'écorces, de compost, de tontes de gazon ou de copeaux de coco. Protégé de l'influence directe du soleil et du vent, il perd ainsi moins d'eau.
  • Arroser à faible débit, longtemps mais peu souvent grâce aux systèmes comme les micro gouttes.
Enfin, utilisons de préférence l'eau de pluie, car cela permet de ne pas avoir recours au cycle industriel (et polluant) de traitement des eaux.

Outils

Adopter des outils de qualité permet de s'assurer de leur longévité et de leur ergonomie. Pour tondre la pelouse, surtout sur les petites surfaces, préférons une tondeuse manuelle : écologique, pratique, économique, efficace et sportive !
sourcesPhoto: Garden Fence (FlickR/redleash)