Frédéric Lefebvre, le café du sarkommerce

Par Benard

“Le mieux est l'ami du bien”, par Frédéric Lefebvre (Cherche Midi, mars 2011)

François Reynaert a lu avec émerveillement le livre du secrétaire d'Etat UMP, “Le mieux est l'ami du bien”.

Mots-clés : Lefebvre, Reynaert, politique, UMP, livre

Nos dirigeants savent-ils le risque qu'ils font prendre au pays avec certaines nominations ministérielles ? J'y pensais en refermant avec angoisse le livre d'un de nos tout récents secrétaires d'Etat, Frédéric Lefebvre. Oui, Frédéric Lefebvre vient de publier un livre et je sais ce que cette information a déclenché chez vous : une joie immense. Par les temps qui courent, c'est sûr, les occasions de rire ne sont pas si fréquentes. Il est de mon devoir, hélas, de vous prévenir : de ce côté-là, vous pourriez être déçu. L'homme, je le sais, est précédé d'une réputation flatteuse. Ex-porte-parole de l'UMP, éternel pitbull à tête de coker du sarkozysme en marche, il a pu montrer l'étendue de son talent. Rares, dans notre histoire parlementaire pourtant riche dans ce domaine, sont ceux qui ont été capables de sortir autant de conneries à un tel rythme, en aussi peu de temps.

Il faut croire, malheureusement, que, comme tant d'autres artistes, l'homme est celui d'un format. En termes de bourdes, Lefebvre s'est montré un roi du haïku. Sur 520 pages, il est juste long. Peut-être, direz- vous, comme c'est fréquent, a-t-il fait écrire son livre par un autre ? Ecartons d'emblée cette hypothèse diffamante : même sous-payé par des vieilles fausses factures recyclées de l'ex-RPR des Hauts-de-Seine, aucun nègre n'aurait osé rendre un truc aussi chiant. “Le mieux est l'ami du bien“, c'est donc un peu les “Essais” de Montaigne de Fréderic, mais sans Montaigne et vraiment à l'essai : une longue digression sur moi, ma vie, ma France, mes réformes, mon UMP et Nicolas dans tout ça. En clair, une inondation tiédasse de pensées vaguement réac et toujours rasoir, parsemée de formules tartignolles qui ne sont amusantes qu'un moment. Au fil des pages, on découvre quand même à l'auteur des circonstances atténuantes, notamment quand il nous parle de ses maîtres en politique : Patrick Ollier, avec qui il a débuté, et Xavier Bertrand, qu'il adule. Forcément.

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