Côte d’Ivoire : un avion cargo du CICR atterrit avec 12 tonnes de secours

Publié le 06 avril 2011 par Frédéric Joli

La situation humanitaire s’est encore aggravée en Côte d’Ivoire alors que les combats et les pillages se poursuivent. Un avion affrété par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est posé ce matin à Man, dans le nord de la Côte d’Ivoire, avec à son bord près de 12 tonnes de matériel, notamment des médicaments et des pansements, ainsi que d’autres secours destinés à répondre aux besoins les plus urgents de la population touchée par le conflit. « Les médicaments et le matériel médical vont être distribués dès aujourd’hui principalement dansles hôpitaux et centres de santé de l’ouest du pays, puis à Abidjan dès que la situation de sécurité le permettra », indique Dominique Liengme, cheffe de la délégation du CICR en Côte d’Ivoire. « Les hôpitaux sont débordés ; les blessés arrivent avec des moyens de fortune ou sont évacués par des volontaires de la Croix-Rouge ivoirienne. Le matériel médical fait cruellement défaut et le personnel doit parfois travailler sans eau courante et sans électricité », ajoute-t-elle. Des dizaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes qui continuent de fuir les combats se réfugient dans des établissements publics transformés en centres d’accueil. Ils manquent de nourriture et d’eau potable, et les malades ont besoin de soins. Les secours acheminés aujourd’hui en Côte d’Ivoire par le CICR comprennent aussi près d’une tonne et demie de matériel destiné à remettre en état les systèmes d’approvisionnement en eau, notamment des rampes, des tuyaux et des pompes. 

Assistance aux blessés et aux déplacés à Abidjan

À Abidjan, la population civile est frappée de plein fouet par les conséquences des combats de ces dernières heures. Les habitants de plusieurs quartiers font face à une pénurie d’eau et d’électricité, et les stocks de nourriture sont épuisés. Des blessés sont gardés à la maison faute de pouvoir être évacués. Enfin, l’insécurité rend le travail du personnel humanitaire et des secouristes très difficile. « Nous réitérons notre appel à tous les porteurs d’armes afin qu’ils respectent et protègent les civils et qu’ils facilitent le travail humanitaire », insiste Mme Liengme. Au cours des derniers jours, des volontaires de la Croix-Rouge de Côte d’Ivoire ont soigné et évacué des blessés dans le quartier de Cocody, avec des moyens très précaires. Au cours des deux dernières semaines, 1 300 personnes déplacées et installées dans trois centres d’accueil de cette ville ont reçu une assistance d’urgence du CICR sous forme de biens de première nécessité. Le CICRC a également escorté cinq camions de la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire pour livrer des produits chimiques nécessaires au traitement de l’eau dans deux stations d’épuration dont dépendent plus de 800 000 habitants à Abidjan.

Besoins humanitaires importants dans l’ouest

Dans l’ouest du pays, les besoins humanitaires restent très importants. « La population résidente et les dizaines de milliers de personnes déplacées par les violences ont avant tout besoin de sécurité, de nourriture, d’eau potable et de soins », précise encore Mme Liengme. Le CICR veille à ce que 10 000 personnes puissent être régulièrement approvisionnées en eau.. À Duékoué, le CICR aide les volontaires de la Croix-Rouge ivoirienne à collecter les morts dans les rues et les maisons, et veille à ce que l’ensevelissement des dépouilles se fasse dans la dignité. Au cours des dernières semaines, le CICR et la Croix-Rouge ivoirienne ont également porté assistance à des milliers de personnes vulnérables à Guiglo, Danané ainsi qu’à Toulepleu et dans ses environs. De nombreux blessés ont reçu des soins de premiers secours à Guiglo et des personnes déplacées ont été assistées dans plusieurs sites d’accueil. Sur l’axe Bin Houyé – Toulepleu – Bloléquin, une clinique mobile offre des consultations et des traitements gratuits. Plus d’une centaine de personnes ont à ce jour eu accès à ces services. En outre, plus de 2 100 personnes ont bénéficié d’une assistance d’urgence sous forme de biens de première nécessité ou de nourriture à Danané et à Toulepleu.Enfin, au Libéria, où selon les estimations des Nations Unies 120 000 Ivoiriens auraient jusqu’ici cherché refuge, le CICR et la Croix-Rouge du Libéria poursuivent leurs activités de rétablissement des liens familiaux en faveur d’enfants et d’autres réfugiés ivoiriens séparés de leurs proches. Ils travaillent aussi à faciliter l’accès des réfugiés et de leurs communautés d’accueil à l’eau potable et à l’hygiène, en collaboration avec la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge. Le CICR a également visité des personnes détenues dans la prison centrale de Harper, dans le comté de Maryland, par suite du conflit en Côte d’Ivoire

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