Littérature égyptienne (34) - enseignement de ptahhotep : maxime 4

Publié le 09 avril 2011 par Rl1948

   J'avais, souvenez-vous amis lecteurs, précédemment attiré votre attention sur le fait qu'existait dans l'Enseignement de Ptahhotep  un groupe de trois maximes qui, se suivant, avaient la particularité de proposer une situation identique mais à différemment envisager selon la compétence à argumenter, à polémiquer de l'interlocuteur en présence.

   Avant de vous donner la possibilité de prendre connaissance de la troisième recommandation que Ptahhotep, dans ce cas d'espèce, adresse à son fils, j'ai pensé qu'il était peut-être bon de reprendre  préalablement la lecture des deux précédentes que nous avions respectivement découvertes les  5 et 12 mars derniers.

   Je vous convie donc ce matin, par-dessus l'épaule du scribe Nebmeroutef comme semble le faire Thot à l'aspect de babouin, exposé dans la vitrine 10 de la salle 24 du Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre, à découvrir le troisième conseil à la lumière des deux qui l'ont précédé.

   

Relisons les deux premières maximes de cette "trilogie"

Si tu as affaire à un polémiste au moment où il sévit,

Qui a bonne maîtrise de ses facultés et qui soit meilleur que toi,

Plie les bras, courbe ton dos.

Ne te mobilise pas contre lui, il ne parviendra pas à se mettre à ton niveau.

Tu réduiras celui qui parle mal

En ne t'opposant pas à lui au moment où il sévit,

Si bien qu'on le qualifiera de "c'est un ignorant"

Lorsque ta maîtrise intérieure neutralisera ses ressources.

   

Si tu as affaire à un polémiste au moment où il sévit,

Ton égal, qui soit de ton rang,

C'est en gardant le silence aussi longtemps qu'il parle mal

Que tu feras prévaloir ta compétence sur lui.

Importante sera la désapprobation marquée par l'auditoire,

Alors que ton renom s'en trouvera bien, étant quelqu'un que les magistrats ont appris à connaître.

Découvrons à présent la troisième de cet ensemble

Si tu as affaire à un polémiste au moment où il sévit,

qui se trouve être un médiocre, et non ton égal,

Ne nourris pas d'intention agressive à son encontre dans la mesure où il est faible.

Abandonne-le à son sort afin qu'il se punisse lui-même.

Ne l'interpelle pas pour soulager ton coeur.

Ne fais pas le jeu de celui qui est face à toi.

Celui que ruine la médiocrité d'esprit est quelqu'un d'incommode.

On fera ce qui est conforme à ta volonté.

A toi de lui porter un coup par la punition que lui infligeront les magistrats.

(Vernus : 2001, 76-7)