Poème de Patricia Laranco.

Par Ananda

A peine émergée du sommeil,

juste en lisière de l’éveil,

le tout premier son que j’entends

ce sont les notes de la pluie.

Elle résonne, grain par grain

et chacun de ses tintements

se détache avec netteté

solitaire, ronde et polie

comme bille, dans le silence.

D’une incomparable douceur,

elle égrène son carillon,

épelle son percutement

partition lente et résolue

et moi qui ne perçois

que lui,

j’étire

un sourire d’enfant

vierge de tout mot, toute idée,

seulement sensible

à l’ébauche