Earthlight - Sons Of Disaster au CC Cité Culture à Laeken, le 9 avril 2011

Publié le 09 avril 2011 par Concerts-Review

Laeken, la cité modèle, des HLM's et un vaste centre culturel repris en main par le service culture de la ville de Bruxelles.
En ce doux samedi d'avril un double concert metal organisé par l'ASBL Road to Rock.
Le début des hostilités est annoncé pour 20h, l'attente sera éprouvante, malgré l'aide de Jupiler.

C'est à 21h que Sons of Disaster vient squatter le podium.
Le couple a engendré quatre gamins, beaux comme des dockers ayant reçu leur paye et l'ayant bue dans un bar louche dans le quartier chaud d'Anvers, là où Dana, Albanaise, âge mentionné sur son faux passeport : dix-neuf ans, quinze ans à tout casser, se prostitue en vitrine.
Greg, le chanteur, nous explique: t'as un juif à la basse, Gilles, ouais le gars arborant un T-shirt Arkangel - un nègre à la batterie, Steve - un arabe à la guitare, Selim et un flamand, ikke, au chant.
Me demande pas si on vote Front National, espèce de fils de...
On est né le même jour, en juin 2010, et on joue du High Octane Rock'n Roll, malgré le prix exorbitant du carburant.
Assez ri, we moeten beginnen, are you ready for some speedmetal with balls.
T'as pas osé répondre oui madame, l'affreux a des tatouages partout et des biceps de camionneur ayant lu toute l'oeuvre d'Albert Camus.
Albert qui a bu? C'est qui?
Ta gueule, gonzesse de mes deux!
'Rock'n Roll soldier' un mercenaire qui a tout vu: le Laos, l'Afghanistan, le Cambodge, les tranchées de Verdun, et les barricades sur la frontière linguistique du côté de Linkebeek ..you fight till the end of life...
Venez pas trop près, hein Laeken, je mords...
'Family Values' respect et amour filial.
Mon père c'est un alcoolo, ma mère une pouf et ma frangine se tape le curé.
Il a de la gueule, le Greg et derrière lui ça cogne dur.
'You can't stop us now' effectivement, un bulldozer c'est pas facile à contrecarrer.

'We are sons of disaster', fucking right.
'Dark Angel' Steve, c'est un fameux batteur, mais comme jongleur il a encore quelques leçons à prendre.
Du metal comme en quatorze, sans chichis, alles geven!
On fait la 'N°1'?
Oui, Attila!
Ce numéro un est aussi nerveux qu'une pouliche en lice pour son premier tiercé.
'Whorehouse Queen' , étais pas là pour l'élection, sais pas qui a remporté la palme.
En tout cas ce petit slow mielleux, style Black Sabbath 1971, éructé d'une voix de buveur de menthe à l'eau, est bien sympathique.
On termine par une chanson d'amour ' We wanna drink, fight, rock 'n fuck' .
Chouette programme électoral dans lequel nous ouïmes quelques fragments du 'Paradise City ' du Guns'n Roses.
Léger détail, il est question de Sin City.
30' toniques!
Le 27 avril, Sons of Disaster au Pispot Festival, place du Nouveau Marché aux Grains.
Nouvelle pause casse-burnes: mise en place du matos, soundcheck, apéritif.. il sera 22h20' lorsqu'on entendra une intro planante annoncer le concert de EARTHLIGHT.

Earthlight= female metal/progrock lyrique.

Vocals: Valérie (Val ) Frogneux- Guitars: Bruno Leroux- Keyboard: Julien de Hollogne -Bass Guitar: Déborah Lehane - Drums: Joao Fellipe Pena (JIP)
Un EP sort en 2010: 'Gleams of Dawn' .
Donc, 'Intro', claviers majestueux/drums en sourdine et slideshow au graphisme Hipgnosis/ Roger Dean.
La guitare et la basse, Déborah, superbe fille, entrent dans la danse, Val la rousse fait entendre son timbre lieder médiéval: ' First Moon'.
Impressionnant: un mix The Gathering, Lacuna Coil pour le côté atmosphérique, mais si tu fais abstraction des vocaux, tu entends du Rick Wakeman, Dream Theatre,Triumvirat, Gryphon et autres chantres du symphonic rock/ progressive folk.
L'apport du diapo ajoutant une touche soignée à l'ensemble. 'The Call' un nappé de claviers Tony Banks , nous voilà plongé dans un bain seventies , âge d'or de l'Eurock ( Popo Vuh, Amon Düül II, Premiata Forneria Marconi, Le Orme, Machiavel ( avec Letecheur) , Taï Phong, Earth and Fire etc...
Miss Frogneux maîtrise parfaitement son sujet, ses vocalises volètent dans un magma sonore arty et complexe.
Le produit ne manque pas de punch, si les keyboards sont d'obédience classique, la basse,
quoique mélodique, et le drumming assurent une base rythmique rock, la guitare de Bruno ne fait pas dans la dentelle, les heavy riffs sont plus proches d'Iron Maiden que de Fairport Convention.
Quant aux thèmes abordés, on ratisse large: la mythologie, le numérique, le sociologique, la rêverie romantique...
Les conflits vus aux travers d'yeux enfantins: ' Wonders of War': symbolisme, solennité... un opéra rock épique, du metal Berlioz.
'Virtual World' est introduit aux drums pour virer metal electro.
Le Rondo alla Turca à la sauce Slipknot sur coulis de vocalises gothiques.
Un bémol, les interventions hors musique de l'enseignante rousse: ça cafouille ferme, ça manque de spontanéité ou de planches, va savoir, et l' accent Manneken-Pis est à couper au Laguiole effilé.
Détails, ma chère!
'Chimère', en un mot svp!
Du progrock Gérard de Nerval.
'Cristal grave' Keats, Byron, Shelley contemplant une toile de Caspar David Friedrich.
Dexia, KBC, Paribas, bourse de Tokyo: 'Capital X' , réflexions métaphysiques .
'Awake' sera notre dernier morceau, il est l'heure de se coucher.
M'enfin, on vient de s'éveiller...
Ce metal biblique met fin à un set bien enlevé de 5O'.

Le matin venu, Héréra dispersa le voile d'obscurité révélant l'Ether bleu et brillant du jour...
Merci, Earthlight!