"Terror Trap".

Par Loulouti

 

Un motel paumé et crasseux, un climat pesant, des mises à morts filmées par une bande de cinglés pour un public de dégénérés en mal de sensations fortes, tel est le contexte dans lequel baigne Don (David James Elliott) et Nancy (Heather Marie Marsden), un couple en proie à de sérieuses difficultés conjugales. 

La trame narrative de "Terror Trap", distribué par Fox Pathé Europa et mis en scène par Dan Garcia ne révolutionnera pas le 7ème art mais l’œuvre mérite quand même le détour. Le film est dans les bacs depuis le 6 avril dernier.

Des longs métrages tels que "Motel" nous viennent immédiatement à l’esprit. "Terror Trap" est une modeste production qui trouve son public avec facilité. Le film respecte les codes en vigueur pour s’inscrire sans difficultés dans les pas de ses devanciers.

Dan Garcia (inconnu au bataillon je dois le reconnaître) n’en fait pas des tonnes et va droit à l’essentiel. La montée en puissance est progressive et assez bien maîtrisée. Très rapidement nos deux principaux protagonistes se retrouvent pris au piège dans un lieu de perdition. Le huis clos devient prenant.

Le seul reproche que le spectateur peut adresser au film est sa trop grande linéarité et son manque de rebondissements.

"Terror Trap" nous plonge en plein coeur de l'univers du "Snuff Movie" rural américain organisé pour la satisfaction d’un public aussi hétéroclite que barjo. De pauvres victimes sont torturées de manière primaire par des bourreaux sans pitié. Cet univers où de tristes sires pratiquent un voyeurisme morbide se révèle bien inquiétant. En quelques plans le réalisateur nous dépeint un tableau bien glauque.

"Terror Trap" ne joue pas la carte de la démonstration à outrance mais se contente de miser sur l’instauration d’une ambiance très particulière. Il est à noter que le film ne comporte pas son lot de séquences chocs. Nous ne sommes pas inondés par des litres d’hémoglobine. La violence est à minima. Dan Garcia suggère plus qu’il ne montre.

Le metteur en scène nous propose une galerie de personnages pour le moins inquiétants à commencer par un shérif (Jeff Fahey) qui joue avec les nerfs de cibles potentielles.

L’un des intérêts de "Terror Trap" est de mettre en relief la réaction de ce couple pris au piège qui ne se comporte pas en victimes expiatoires. Dans l’épreuve Don et Nancy s’affranchissent de tout postulat moral ou social en répondant au fer par le fer. 

Jeff Fahey s’en donne à cœur joie. Sa prestation est carrément jouissive.

La faute de goût majeure du film concerne la présence de Michael Madsen. Son jeu est sans le moindre relief. Sa silhouette ressemble plus au Elvis bouffi, sous médocs, des années 70 qu’au Sonny Black dans "Donnie Brasco". Il n’apporte rien à "Terror Trap". Dommage que la publicité du long métrage s’articule autour de sa présence.

"Terror Trap" se laisser voir avec un certain plaisir.

Merci encore à Cinetrafic.