Nexuiz

Par Ledinobleu

Un nouveau-venu dans le genre des jeux vidéo, et en particulier dans la branche de ce média précis connue sous le nom de FPS, trouvera qu’il n’est pas toujours facile de s’orienter au sein du vivier de productions qui caractérise le domaine : une de ses principales caractéristiques, en effet, est son immense créativité.

Hélas, elle s’accompagne d’un manque de plus en plus flagrant d’originalité. En d’autres termes, les jeux sont de plus en plus nombreux mais de moins en moins inventifs : ils se ressemblent toujours plus, parfois en « volant » purement et simplement leurs fonctionnalités à d’autres productions similaires. Il en résulte une impression de clonage assez troublante, qui donne la sensation de jouer toujours au même jeu, quels que soient leurs titres ou même leurs développeurs.

Dès lors, on comprend mal pourquoi on devrait payer pour obtenir quelque chose de nouveau qui, en fait, ne l’est pas du tout – ou si peu. La solution à ce problème peut prendre plusieurs aspects. Le premier, assez évident, appartient au domaine de l’illégal : on ne paye plus et on se contente de télécharger, le plus souvent en faisant une croix sur le jeu en ligne puisque les dispositifs anti-piratages interdisent aux copies illégales de rejoindre des parties qui, elles, sont tout ce qu’il y a de plus légales…

Le « remède » semble ici pire que le mal puisqu’un joueur digne de ce nom se contente rarement d’une partie solo. Voilà pourquoi se démocratisent toujours plus les titres développés sous licence libre, c’est-à-dire gratuits – donc l’équivalent, dans le domaine du jeu vidéo, du logiciel libre. Non seulement on les télécharge et on les installe sans débourser un centime mais on peut aussi y jouer en ligne, contre d’autres joueurs, comme en local, contre une intelligence artificielle, sans payer davantage.

Ainsi, Nexuiz offre-t-il de revenir aux sources du FPS multijoueur « classique » tel qu’il fut jadis défini par Quake (id Software ; 1996) : au contraire de la plupart des FPS de l’époque de sa sortie, et qui représentent encore la grande majorité des productions actuelles du genre, Nexuiz se caractérise par un mépris total de la notion de réalisme pour laisser le plus de place possible à l’action pure, notamment à travers des armes bien équilibrées et un rythme de jeu très rapide.

D’où le choix, somme toute bien judicieux, des développeurs de chez Alientrap d’utiliser le moteur graphique 3D Darkplaces, justement une amélioration du moteur de Quake qui transmet ainsi à Nexuiz ses physiques exceptionnelles, et en particulier celles liées aux mouvements des joueurs. Mais il permet aussi des éclairages et des ombres dynamiques, comme dans Doom 3 (id Software ; 2004), ainsi que des effets complexes tels que le flou lumineux, l’offset mapping ou le high dynamic range rendering.

Pour le reste, Nexuiz s’articule autour des modes de jeu classiques que sont le Match à Mort, en solo comme en équipe, ou la Capture du Drapeau mais aussi la Domination (des équipes se disputent des points de contrôle qu’elles doivent conserver le plus longtemps possible), l’Assaut (une équipe défend une base contre les attaques d’une seconde équipe qui doit la capturer) ou l’Onslaught (chaque équipe doit capturer des zones stratégiques qui permettent de remonter jusqu’à la base principale de l’adversaire).

Bien d’autres modes de jeu s’ajoutent à cette liste déjà assez conséquente et tous peuvent se voir combinés avec des « mutators » qui modifient les conditions de la partie. Ceux-ci permettent – par exemple – de jouer en basse gravité, ce qui permet de réaliser des bonds prodigieux, ou bien avec un seul type d’arme, pour donner les mêmes chances à tous les joueurs, ou encore de leur permettre de récupérer des points de vie en infligeant des dommages à leurs adversaires. Et j’en oublie des douzaines…

Sous bien des aspects, d’ailleurs, Nexuiz rappelle beaucoup Unreal Tournament (Digital Extremes & Epic Games ; 1999) qui reste encore à ce jour un des titres les plus inventifs dans le domaine des FPS orientés multijoueur, mais aussi un des plus lucratifs. D’où, peut-être, l’intérêt du studio Illfonic pour Nexuiz qui en racheta les droits d’exploitation du nom à Alientrap en 2010 en vue d’une future exploitation commerciale sur consoles de salon dont le développement sur le CryEngine 3 est actuellement en cours.

Une nouvelle qui surprit bien des gens, surtout parmi les joueurs de la première heure mais encore plus chez ceux qui n’avaient pas épargné leur peine en contribuant à développer Nexuiz, notamment à travers la création de modèles de personnages ou de niveaux du jeu – entre autres. Voilà pourquoi la version libre de Nexuiz s’appelle dorénavant Xonotic, même si aucune version jouable n’en est disponible pour le moment…

La dernière version libre de Nexuiz, par contre, la 2.5.2, reste non seulement disponible au téléchargement en toute légalité mais elle est aussi tout à fait jouable, et par dessus le marché ses serveurs se trouvent remplis à ras bord de joueurs souvent de très bon niveau.

Et au cas où vous auriez encore des doutes sur la qualité du produit, vous pouvez toujours jeter un coup d’œil à cette vidéo de présentation officielle :

Nexuiz
Alientrap, 2005-2010
Linux, Mac OS & Windows, gratuit

- le site officiel de Nexuiz (en)
- le site français de Nexuiz
- le site officiel de Xonotic (en)