En suivant mon interlocuteur hausse les épaules et sort une phrase du type « Bon, il ne faut pas se faire d’illusions… dans le meilleur des cas ils vont autoriser l’achat de voitures et de maisons ». Il conclut ses paroles avec une autre moue de satisfaction énigmatique qui me confond encore davantage. Il est difficile de savoir si la majorité de mes compatriotes préfère aujourd’hui que des transformations soient approuvées lors du conclave du parti ou que l’on ait un fiasco mettant en évidence l’incapacité du système à se réformer.Bien que les attentes se soient plutôt ternies ces derniers mois, il en reste quelque chose et surtout parmi les plus matériellement démunis et parmi les plus idéologiquement opiniâtres. L’image d’un Raùl Castro pragmatique a cédé la place à celle du gouvernant en proie au doute et rattrapé par une conjoncture qui le dépasse. Le congrès que certains pensaient réformateur a trop tardé et a perdu avec cette attente beaucoup des espérances qu’il avait suscitées auparavant. Derrière le sourire énigmatique des chauffeurs de taxi, des vendeurs de pizzas, des étudiants et même des militants du parti, se cache maintenant l’insolence de ceux qui savent combien peu les choses changent et qui utilisent la moquerie silencieuse pour se vacciner d’avance contre cette frustration.Traduit par Jean-Claude MAROUBY
En suivant mon interlocuteur hausse les épaules et sort une phrase du type « Bon, il ne faut pas se faire d’illusions… dans le meilleur des cas ils vont autoriser l’achat de voitures et de maisons ». Il conclut ses paroles avec une autre moue de satisfaction énigmatique qui me confond encore davantage. Il est difficile de savoir si la majorité de mes compatriotes préfère aujourd’hui que des transformations soient approuvées lors du conclave du parti ou que l’on ait un fiasco mettant en évidence l’incapacité du système à se réformer.Bien que les attentes se soient plutôt ternies ces derniers mois, il en reste quelque chose et surtout parmi les plus matériellement démunis et parmi les plus idéologiquement opiniâtres. L’image d’un Raùl Castro pragmatique a cédé la place à celle du gouvernant en proie au doute et rattrapé par une conjoncture qui le dépasse. Le congrès que certains pensaient réformateur a trop tardé et a perdu avec cette attente beaucoup des espérances qu’il avait suscitées auparavant. Derrière le sourire énigmatique des chauffeurs de taxi, des vendeurs de pizzas, des étudiants et même des militants du parti, se cache maintenant l’insolence de ceux qui savent combien peu les choses changent et qui utilisent la moquerie silencieuse pour se vacciner d’avance contre cette frustration.Traduit par Jean-Claude MAROUBY