ALZHEIMER: L’IRM peut prévoir l’apparition des premiers symptômes – Neurology

Publié le 19 avril 2011 par Santelog @santelog

De petites variations dans la taille des zones du cerveau sont liées à la maladie d'Alzheimer et l'magerie médicale du cerveau est en mesure d'indiquer le nombre possible d'années qui restent aux avant l'apparition des premiers symptômes, suggère cette petite étude américaine, menée par le Massachusetts Alzheimer's Disease Research Center, financée par les NIH et publiée dans l'édition en ligne du 13 avril de la revue Neurology.


L'étude constate en effet que certaines parties du cerveau peuvent rétrécir durant dix années avant que les premiers symptômes de la maladie d'Alzheimer apparaîssent. Cette étude américaine qui s'est penchée pendant une dizaine d'années sur l'épaisseur des 9 régions du cerveau (appelées régions AD-signature) sur 65 personnes âgées à facultés cognitives normales a constaté que 55% des participants présentant une faible épaisseur des régions AD-signature ont développé la maladie, comparativement à 20% de ceux ayant une épaisseur moyenne de ces zones du cerveau et aucun de ceux à zones de forte épaisseur.


Cette étude de cohorte voulait vérifier si les résultats d'un scanner du cerveau peuvent prédire quels individus sont plus susceptibles de développer la maladie d'Alzheimer et quand. Les modifications du cerveau qui conduisent à la maladie d'Alzheimer commencent des années avant les premiers symptômes de démence et les chercheurs ont voulu savoir s'il y avait une méthode non-invasive de détection de l'arrivée de ces symptômes. En particulier, ils souhaitaient vérifier que l'amincissement de zones clés de l'enveloppe du cerveau est associé à un risque accru de développer la maladie. Le cortex, la couche externe du cerveau contient ces différentes zones qui contrôlent des fonctions telles que le sens, le mouvement, et la pensée abstraite. Les chercheurs ont évalué deux échantillons distincts d'adultes à facultés cognitives normales, ont scanné leurs cerveaux et mesuré l'épaisseur de leur cortex cérébral. Ils les ont ensuite suivi dans le temps.


Le premier groupe comprenait 33 bénévoles âgés en moyenne de 71 ans, suivis pendant une durée moyenne de plus de 11 ans. Le deuxième groupe comprenait 32 bénévoles d'âge moyen d'environ 76 ans et suivis pendant un peu plus de sept ans en moyenne. Les images du cerveau des participants ont été utilisées pour mesurer l'épaisseur corticale dans neuf régions du cortex précédemment considérées comme affectées dans la maladie d'Alzheimer, les fameuses “régions AD-signature”. Les participants ont également subi des évaluations annuelles cliniques tout au long de l'étude.


Des zones d'AD-signature de 0.2mm plus minces: Dans les deux groupes, les chercheurs constatent que les participants qui ont développé la maladie d'Alzheimer présentent des zones dAD-signature de 0.2mm plus minces que celles des participants qui n'ont pas développé la maladie. Cette différence, bien que faible, s'avère significative:


• 11 personnes avaient une faible épaisseur corticale, 55% ont développé la maladie d'Alzheimer


• 45 personnes avaient une épaisseur moyenne du cortex, 20% ont développé la maladie


• 9 personnes avaient une épaisseur corticale élevée, aucune n'a développé la maladie


Une réduction de l'écart-type dans l'épaisseur des zones AD-signature du cortex a été associée à un risque 3,4 fois plus élevé de développer la maladie d'Alzheimer au cours du suivi.



Des changements subtils mais fiables dans les zones du cerveau touchées par la maladie d'Alzheimer sont détectables chez les individus, à facultés cognitives normales, près de 10 ans avant l'apparition des premiers symptômes, concluent les chercheurs. Ces changements sont un marqueur potentiellement important pour la neurodégénérescence précoce.


Ces résultats, très importants pour la détection de la maladie, devront être confirmés sur un échantillon plus large. Savoir qu'une personne est plus susceptible de développer la maladie d'Alzheimer ne sera utile que dans une perspective clinique si les traitements sont disponibles pour ralentir ou prévenir la maladie au-delà de ce stade précoce. À l'heure actuelle, aucun traitement n'est encore connu, mais ces résultats peuvent aider les chercheurs à mieux comprendre les premiers stades de la maladie et de tester de nouveaux traitements qui peuvent retarder ou prévenir la progression de la maladie.


Source: Neurology, April 13 2011doi: 10.1212/WNL.0b013e3182166e96 Alzheimer-signature MRI biomarker predicts AD dementia in cognitively normal adults.


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