Les aventures de sherlock holmes

Par Geybuss

Il y a quelques semaines, une de mes lectrices m'a contactée par mail. Chouette, un lecteur qui "prend forme" et une forme des plus étonnantes pour moi. Mme LV est professeur de Français. Chaque mois, ses élèves de Quatrième lui rendent une critique littéraire. Elle leur a montré des blogs d’écrivains et de critiques littéraires célèbres  mais a travaillé très concrètement à partir des billets de mon blog. Je suis abasourdie et flattée et encore plus étonnée par les raisons de cette démarche. Comme Mme LV m'a dit quelque temps après, il s’agissait de leur donner l’exemple d’ « une analyse personnelle, qui s’exprime à la première personne, mais qui ne sature pas la lecture d’une œuvre, mais au contraire encourage sa découverte » .Et puis" tous les moyens sont bons pour expliquer que la littérature est une éludication de soi-même" J'adore cette définition et cette vision de la littérature car c'est tout à fait ainsi que je la vois, aussi. Bref, de fil en aiguille, j'ai proposé à Mme LV de publier de temps en temps le meilleur devoir d'un de ses élèves. La première chronique publiée est celle de Quintilius.

Voici Les aventures de Sherlock Holmes par "Quintilius"

En 2010, la BBC a coproduit  une nouvelle adaptation des Aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle. Cette série limitée à trois épisodes, a été diffusée sur France 4 les 1ier, 8 et 15 janvier dernier.

On a adoré. Pourquoi ?

Arthur Conan Doyle écrit dans la deuxième partie du XIXè siècle, la série a pris le parti de projeter l'illustre enquêteur dans le Londres du XXIe me siècle. Pour autant, la série conserve tout l'esprit du livre. On identifie au premier coup d'oeil la longue silhouette sous les traits de Benedict Cumberbatch. L'acteur nous campe un personnage hors-normes, hyperdoué, hyperactif, à la mémoire exceptionnelle, égoïste et souvent cynique et indifférent aux autres.

Les seconds rôles personnages sont les mêmes : Madame Hudson, sa logeuse, l'Inspecteur Lestrade, son frère Mycroft qui jette de temps à autre un regard attentif sur son cadet. Et puis, Watson : le Docteur Watson d'origine rentrait blessé de la guerre anglo-afghane (1878-1880), le médecin militaire incarné par Martin Freeman revient également traumatisé de la guerre d'Afghanistan. Et dans le livre, comme dans la série, Sherlock le devine au premier coup d'oeil.

Adapté à notre époque, aucune des  dernières technologies, ordinateur et téléphone portables, microscopes à balayage électronique et toutes les nouvelles d'analyses ne manque. Si dans le livre, Sherlock est un grand fumeur de pipe, 150 ans plus tard, il tente d'arrêter de fumer grâce à des patchs. Sous les traits de Cumberbatch, il est devenu un jeune ténébreux, plus prétentieux, mais aussi plus sportif, plus ironique.et toujours aussi difficile à suivre dans ses raisonnements : des mots apparaissent sous-titre  à l'écran. Le film a des touches d'humour quand le livre n'en a pas : la scène où Watson découvre la tête dans le frigo, les paroles de Madame Hudson qui parle de "beau meurtre"...  Son ami Watson est créateur d'un blog. Sherlock holmes qui crie à l’équipe de policiers : "Arrêtez de penser“ sous prétexte que leurs réflexions gênent la sienne …....

Comparons le livre et le film …......

Au début du livre, l'atmosphère est sombre, angoissante,  on nous parle de tempêtes violentes à Londres, de pluie qui cingle les vitres... Puis survient l'élément perturbateur: un client, John Openshaw. Il  a reçu une lettre contenant cinq pépins d'orange comme d'autres membres de sa famille, qui ont été retrouvés morts dans les jours suivants la réception de la lettre. Il vient demander de l'aide à Sherlock Holmes. Le détective friand de ses affaires étranges part à la recherche de la solution de l'enigme.

Au début du film, l'atmosphère est glauque, sombre, la musique est étrange, et Sherlock s'ennuie …... Mais l‘explosion de l’appartement face au sien sonne le glas de la monotonie. Sherlock exulte d’autant que Lestrade se pointe : un jeune fonctionnaire retrouvé mort sur une voie de chemin de fer, puis s’enclenchent d’autres événements : une bombe ici, un meurtre vieux de vingt ans qui refait  surface là , une voiture soufflée par une explosion,  et d’étranges appels téléphoniques de détresse : une voix anonyme terrorisée supplie : pour être sauvée, les énigmes doivent toutes être résolues dans un temps donné. Sherlock et Watson, sont au travail, résolvent les mystères en trois  étapes : l’observation des indices, un raisonnement hyper-logique. La résolution de la dernière les mettra en présence de l’âme damnée de ce scénario diabolique. Les lecteurs de Conan Doyle ont déjà peut-être une idée .......

Avouons-le : on a beaucoup aimé le film car il y avait de humour, du suspens et de l'action. A côté, le livre parait peut-être plus monotone, mais surtout le personnage de Sherlock Holmes plus terne. L'autre atout de la série aura été de nous le rendre (enfin) attachant.

et