Les maladies allergiques sont fréquentes et constituent un réel problème de santé publique. En France de 20 à 30 % des adultes sont en effet sensibilisés aux pneumallergènes les plus courants, 1 fois sur 2 environ de manière asymptomatique. L'asthme touche ainsi en France environ 10 à 15 % des enfants et 8 % des adultes. La rhinite allergique serait plus fréquente que l'asthme : 30 % en France, 10 à 20 % en Europe, 40 % en Australie.
Les maladies allergiques sont responsables d'une forte morbidité. On estime que l'asthme coûte en France 1,5 milliard d'euros dont 65 % de coûts directs et 35 % de coûts indirects. Le coût de la rhinite allergique serait également important mais plus difficile à estimer. L'asthme est responsable d'une mortalité encore trop importante estimée à 1.500 à 2.000 décès/an, survenant surtout chez les personnes âgées. Beaucoup de ces décès seraient évitables, en particulier chez le sujet jeune.
Si la mortalité dans l'asthme semble liée d'une part à l'absence de traitement de fond ou à sa mauvaise observance et d'autre part à la mauvaise gestion de la crise d'asthme et au recours trop tardif au médecin.
Avec le développement exponentiel des allergies (leur fréquence double tous les 15 ans), l'allergologue occupe donc une place de plus en plus importante en matière de santé publique. Médecin généraliste ou spécialiste d'organe, l'allergologue a suivi une formation complémentaire spécifique en allergologie et prend en charge tous les champs de la pathologie allergique (respiratoires, cutanées, alimentaires, médicamenteuses, venins).
La démographie actuelle révèle qu'il faudrait former 80 à 90 allergologues par an sur l'ensemble du territoire français de 2010 à 2020.
Enfin, le rôle dans l'Allergie, de l'environnement et des modes de vie est de plus en pluspris en compte: Des travaux récents chez l'homme ou chez l'animal montrent ainsi que la fumée du tabac, la pollution atmosphérique, l'alimentation, l'exposition aux parasites et aux bactéries, certaines
prises médicamenteuses, peuvent agir sur l'enfant à naître en modifiant par exemple l'expression des ses gènes (épigénétique*). Ceux-ci sous l'effet de l'environnement peuvent s'exprimer activement ou au contraire devenir silencieux, et donc favoriser l'allergie, ou inversement, protéger de l'apparition des maladies allergiques. Un exemple, le tabagisme passif de la femme enceinte favoriserait l'expression de l'asthme chez l'enfant à naître.
Source: Dossier 6è Congrès francophone d'Allergologie- Marie-Caroline Lafay