Les amants du Spoutnik de Haruki Murakami

Par Labibdadi

Auteur: Haruki Murakami

Titre: Les amants du Spoutnik

édition: 10-18 Octobre 2004 (270 pages)

Quatrième de couverture: « K. est amoureux de Sumire, mais celle-ci n’a que deux passions : la littérature et Miu, une mystérieuse femme mariée. Au sein de ce triangle amoureux, chaque amant est un satellite autonome et triste, et gravite sur l’orbite de la solitude. Jusqu’au jour où Sumire disparaît… Les Amants du Spoutnik bascule alors dans une atmosphère proprement fantastique où l’extrême concision de Murakami cisèle, de façon toujours plus profonde, le mystère insondable de l’amour.  » Ceux qui n’ont jamais lu cet auteur-culte au Japon découvriront une langue limpide, fluide, presque éthérée, une manière diaphane de raconter une histoire en semblant effleurer les choses et les êtres. Jusqu’à ce qu’un incident, un souffle, brouille la surface et nous entraîne vers les profondeurs indéterminées de l’onirisme.  » Pierre Sorgue, Télérama « 

Il faut arriver à la fin du livre pour constater que, derrière cette histoire avec ses trois protagonistes, a une composante très métaphysique. Ces trois personnages s côtoient, se connaissent entre eux plutôt bien, mais cherchent individuellement à se connaitre soi-même. Personnellement, je me suis reconnu dans le personnage de K. le narrateur, et un peu dans Sumire, mais très peu.

Dans un style beau, simple, qui flirte avec l’irréel et le fantastique vers la fin, l’auteur japonais peint trois tableaux humains, les pénètre profondément pour mieux nous les offrir, sonde l’âme humaine, perturbée de questions existentielles. N’était pas amateur de mangas, je me méfiais un peu de ce côté fantastique assez caractéristique des mangas, et dont parlait la quatrième de couverture, mais ça a été agréable finalement.

Haruki Murakami souligne avec brio les souvenirs d’enfance de ses personnages, dont la beauté nostalgique que nous aimons tous, souvent sans savoir les nommer, leurs donne une dimension presque religieuse, sinon solennelle.

Le style m’a beaucoup séduit. C’est mon premier Murakami, et je remercie intensément Cathy pour cette découverte.

Contrairement à certains, j’ai beaucoup aimé la couverture de cette édition, que j’ai trouvé en total accord avec la personnalité de Sumire, et de l’image que je me fais des nuits japonaises dans les grandes villes de ce pays, riche en couleur, et en vitesse.

Haruki Murakami est né à Kobe en 1949. Après avoir étudié la tragédie grecque, il ouvre un club d jazz à Tokyo avant de se consacrer à l’écriture. Pour échapper au conformisme de la société japonaise, il rêve d’Amérique, raison pour laquelle il devient le traducteur de Fitzgerald et de Carver. Il rencontre le succès dès son premier roman paru au Japon en 1979, Écoute le chant du vent, pour lequel il reçoit le prix Gunzo. Après la publication de plusieurs ouvrages – La Course au mouton sauvage, La Fin des temps, La Ballade de l’impossible, Danse, danse, danse, ou encore L’éléphant s’évapore -, il s’expatrie, en Grèce et en Italie, puis aux États-Unis. Il enseigne la littérature japonaise à Princeton et entame l’écriture d’Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil. En 1995, après le séisme de Kobe et l’attentat de la secte Aum, il rentre au Japon et publie Après le tremblement de terre. Il a depuis publié deux romans : Les Amants du Spoutnik et Umibe no Kafka (Kafka au bord de la mer), paraître aux éditions Belfond en 2005.

Pays N° 19: Japon Prochaine escale : Russie.


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