Marie-France Pisier

Par Petistspavs

C'est sa première véritable erreur de casting. J'ai envie d'écrire "Une salope de moins", mais le coeur n'y est vraiment pas. Elle était signataire du Manifeste des 343 S... majuscules, celles qui osent, dont il était question ici il y a peu.

Ce soir, je vois qu'on enquète. Sur quoi bon dieu ? Marie-France Pisier est morte, quelqu'un pense que c'est rattrapable, en mettant juste un nom sur le dossier ? Contrairement à Jean Seberg, elle n'a pas été assassinée, semble-t-il ?


Comme tout le monde, j'ai découvert cette femme au charme un peu énervant (très Gauche caviard, ce qui vaudra toujours mieux que la Droite caviardée) dans Antoine et Colette, Le sketch de L'amour à vingt ans. Ce film à sketchs un peu stupide surfait sur la nouvelle vague et son succès inattendu. Très vite, il est resté de ce projet international (avec Wajda et Marcel Ophuls, quand même) surfant un peu trop sur la vague du succès facile, le seul sketch constituant une authentique oeuvre cinématographique, malgré ou grâce au format court.

Antoine Doinel, merveilleux Jean-Pierre Léaud, nous revient de ses 400 coups et des mmaisons de correction dont il s'est enfui. Salarié d'une maison de disques, passionné de musique, il rencontre la première fille de son existence de dandy séducteur. C'est Colette, abonnée comme lui aux Jeunesses Musicales de France, belle comme le péché, incongrue, énervante et irréductible à tout essai de rationalisation. Marie-France Pisier était née au cinéma, séduisante, intrigante, insupportablement étrangère à nos clichés. Elle avait 17 ans.

 François Truffaut parlait de son actrice bien mieux que je ne saurais le faire :

"Je suis très fatigué, très énervé et triste car terriblement amoureux d'une jeune fille de dix-sept ans et demi. Poue elle, pour me tenir à sa disposition, je vais installer le drame autour de moi et c'est désolant. Sans compter que je vais peut-être lui gâcher les deux ou trois années à venir à elle aussi. La fille vous plairait, elle est moderne, très féministe, de gauche, Sartre-Beauvoir, très bûcheuse (économie politique en vue de devenir conseillère juridique), et comédienne puisque c'est en cherchant une fille pour jouer avec Jean-Pierre que je l'ai connue. Cette fille est très franche, directe, très forte et en même temps très enfant. Elle sera très dure avec moi, je le sais, nous aurons des bagarres, c'est certain. Je l'admire énormément et je suis très bouleversé" (Lettre à Helen Scott, citée par Libération).

Je suis très triste de cette perte. Je souhaitais partager mon émotion avec vous.