Ce sourire qui seduisit truffaut...

Publié le 26 avril 2011 par Fabianus
Marie-France Pisier s’est apparemment noyée dans la piscine de sa résidence de Saint-Cyr-sur-Mer, dans le Var.

Cette brillante comédienne, née en Indochine (1944) aura d’abord été repérée par François Truffaut pour devenir la Colette de L'Amour à Vingt Ans, Baisers Volés et L'Amour en Fuite, grâce à une photo de famille, prise dans les rues de Nice. Le réalisateur cherche alors une adolescente pour donner le change à Jean-Pierre Léaud (alias Antoine Doisnel). Elle «doit être une vraie petite jeune fille, pas une lolita, pas une "blousonne", pas une petite jeune femme. Elle doit être simple et rieuse, et avoir une bonne culture moyenne. Si trop "sexy", s'abstenir», dit l'annonce.


C’est le début d’une carrière cinématographique qui lui fait oublier ses diplômes en droit et science politique. Elle tournera avec Bunuel, Jacques Demy, Yves Boisset et surtout avec Téchiné. Grâce à ce dernier, elle obtient deux fois le César du Meilleur second rôle, pour Souvenirs d'en France en 1976 et Barocco en 1977.


Elle se découvre aussi des talents d’écrivain et signe plusieurs romans dont Le Bal du Gouverneur en 1984, récit de son enfance en Nouvelle-Calédonie, qu'elle adapte en 1990, avec Kristin Scott-Thomas. Elle passe également derrière la caméra, en 2001, pour Comme un Avion, un long-métrage inspiré du suicide de ses parents...


Sa disparation si brutale, à l’âge de 66 ans, me peine profondément ! Encore une grande dame du cinéma qui nous quitte (après Annie Girardot)...

Marie-France est partie dans son halo d’éclat
D’élégance élancée et de beauté sereine
Je vois encore ses yeux, j’entends encore sa voix
Comme une note bleue dans son chant de sirène.
Nous n’irons plus au bois de ses baisers volés
L’œuvre au noir a fermé le regard de velours
Ainsi s’inscrit le pleur dans l’écume des jours
Triste est l’amour en fuite dans nos chemins brisés.
Marie-France est partie retrouver son François
Comme Antoine et Colette, ou bien cousin cousine
Il nous reste un grand feu d’une fée d’Indochine
Sur la noire pellicule du ciné d’autrefois…
Adieu jolie Marion, tu nous quittes un peu tôt
Dans ce sillage flou d’une vie nauséeuse
Que savait dissiper ton humeur gracieuse
Entichée d’un sourire qui ébranla Truffaut.