HARD TIMES, la nouvelle création d’Olivier Noack arrive à Commercy

Publié le 28 avril 2011 par Lorraine De Coeur

Dans son nouveau spectacle, créé en février 2011 à la Maison du Conte de Chevilly-Larue, le conteur Olivier Noack choisit de parler de fragilité, de courage et de refus de la soumission. Il met en perspective des témoignages sur la crise de 1929 pour tracer les contours d’un récit collectif étonnamment proche des préoccupations d’aujourd’hui. Le spectacle sera joué en Lorraine à Commercy le vendredi 13 mai 2011 à 20h30. Mais ayant eu le bonheur de le voir en région parisienne à sa création, je vous en parle en connaissance de cause et je vous encourage à aller le voir, sachant que vous en serez pas déçus.

Olivier Noack tricote ces témoignages en n’ayant pas oublié le  film de John Ford « Les raisins de la colère », lui-même adapté du roman de John Steinbeck, et le conte traditionnel et populaire, Moitié de poussin, le tout dans une combinaison politique, poétique, et musicale qui résonne avec les problématiques qui nous inquiètent à l’heure actuelle. J’y ai vu aussi une parenté avec la pièce de théâtre, également signée par Steinbeck, des Souris et des hommes que j’avais vue quelques jours auparavant au Théâtre du Petit Saint-Martin.

Olivier Noack parle de fragilité, de courage et de refus de la soumission. C’est sa façon d’accompagner les voix qui s’élèvent contre les inquiétantes évolutions de nos sociétés, la marchandisation et la chosification de l’homme. Il le fait avec vigueur mais non sans humour, pour que la subversion fasse mouche.

C’est que le conteur ne croit pas que les gens soient sur cette terre pour souffrir …

Les images qu’il convoque sont soutenues par un savant travail sonore. Un craquement, un froissement de feuilles, que l’on perçoit comme une erreur, un bruit parasite, avant de l’identifier au travail des cigarières de Cuba tout en se disant qu’on doit se tromper, que ce n’est pas possible … Le bruit enfle. Plus de doute. Il s’agit bien de cela et on se promet d’être très attentif au moindre son.

Après Cuba, Olivier Noack nous embarque vers une Californie imaginaire, terre promise dont le souvenir poussiéreux reste imprimé en noir et blanc. Il s’enquiert vite de notre moral, désireux qu’il est de nous maintenir en bonne santé. Le conteur prend le pas sur l’historien avec sa petite histoire de poule qui en a ras les plumes de pondre à l’ombre quadrillée d’une cage grillagée et qu’il va nous servir en feuilleton.

Jusqu’à ce qu’on reprenne l’histoire à notre compte en s’exclamant que ouaouh oui cela valait le coup.

Hard Times de et par Olivier Noack, narration, chant, bouzouki, manipulations sonores – Sophie Wilhelm : regard extérieur – Stéphane Levigneront  : conception son – Sam Mary : lumière
Production : Les Mots du Vent, coproduction, La Maison du Conte de Chevilly-Larue, avec le soutien de l’Adami et du Conseil régional de Lorraine.
Vendredi 13 mai à 20h30 Salle des Tilleuls à Commercy (55), OMA – Renseignements Jean-Louis Pirlot 03 29 91 23 88

Vous aviez peut-être assisté à un autre spectacle de cette Compagnie car je m’étais fait l’écho de J’ai tant rêvé de toi il y a deux ans. La compagnie Les Mots du Vent est installée à  Pichaumeix – 55300 Ailly-sur-Meuse.