PÉDIATRIE : Chaque enfant a droit à son pédiatre – SFP

Publié le 29 avril 2011 par Santelog @santelog

C'est le message délivré par la Société Française de Pédiatrie (SFP) qui rappelle que « l'enfant n'est pas un adulte en miniature ». Les spécificités de son alimentation, sa vulnérabilité face à certaines maladies, mais aussi ses formidables capacités d'apprentissage et son potentiel de développement nécessitent l'expertise de spécialistes. Mais les inégalités d'accès à la pédiatrie, les limites de la recherche, des données épidémiologiques et du développement du médicament pédiatrique sont autant de freins à la pérennité et l'optimisation d'une véritable politique de Santé de l'Enfant.



Pourtant, rappelle à nouveau la SFP, beaucoup d'enfants ne peuvent obtenir l'expertise de ce spécialiste formé pour s'occuper à la fois des enfants (et de leurs parents), avec ce rôle majeur d'éducation à la santé, de dépistage et de prévention. Dans notre pays, où le niveau de compétence du corps médical est pourtant excellent, l'évidente inégalité d'accès à la pédiatrie de ville dans certains départements très pauvrement dotés est une réalité.



La pédiatrie de ville menacée:En 2010, sur les 6.474 pédiatres inscrits à l'Ordre des médecins, plus de 60% exerçaient en tant que salariés, et les libéraux étaient toujours très largement minoritaires.


L'attrait des jeunes diplômés pour les nombreuses spécialités pédiatriques (endocrinologie, cardiologie, etc…) et l'exercice libéral en est l'une des causes. Si des postes sont régulièrement créés dans les maternités, les services de réanimation néonatale ou en urgences pédiatriques, si les structures hospitalo-universitaires se développent, certains hôpitaux généraux et des maternités publiques et privées disposent de moins de professionnels afin d'assurer la permanence des soins.



Les pédiatres tirent encore une fois le signal d'alarme: Seuls 148 pédiatres sont entrés en 2010 dans la profession, alors que 287 ont pris leur retraite. En majorité des femmes, les pédiatres optent fréquemment pour le temps partiel, ce qui contribue, dans l'absolu, à diminuer l'offre de soins.



La recherche pédiatrique peine à se faire remarquer. Peu de jeunes internes choisissent aujourd'hui de suivre cette voie. D'où la publication, d'un annuaire recensant la centaine d'équipes de recherche françaises, avec leur thématique de prédilection et la recherche en cours de sponsors susceptibles de délivrer des bourses pour attirer les jeunes vers la recherche pédiatrique.


Les formes pédiatriques médicamenteuses ne font pas l'objet d'un investissement suffisant des laboratoires. Ce marché est délaissé, les doses galéniques ne sont pas adaptées. En ville, un quart des prescriptions se font ainsi hors autorisation de mise sur le marché (AMM). A l'hôpital, ce taux atteint les deux tiers, pour atteindre 90 % dans les unités de soins intensifs. Même si, depuis 2007, un règlement européen impose aux laboratoires d'accompagner le développement de tout nouveau médicament pour adultes d'un plan d'investigations pédiatriques.



Les données épidémiologiques, sur la santé de l'Enfant sont pauvres et la SFP demande que soit dressé un bilan sanitaire. Maltraitance de l'Enfant, troubles de l'apprentissage, autisme…peu d'indicateurs existent pour pouvoir mieux orienter la politique de Santé de l'Enfant.



Source: Communiqué SFP réalisé sur la base d'un entretien avec le Professeur Alain Chantepie, Pédiatre au CHU Clocheville de Tours – Président de la Société Française de Pédiatrie (Visuel Necker)


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