Harkis, Ingrate République !!!

Publié le 30 avril 2011 par Harki45

Harkis, Ingrate République !!!

Depuis 49 ans, la droite, le centre et la gauche ont gouverné la France. Pendant toutes ces années, personne n'a réellement réglé le problème des harkis. Personne ne règle aujourd'hui le problème des enfants de harkis.

Le rappel succint des faits suffit à mesurer l'ingratitude de la République. En 1962, la France employait, en Algérie, une centaine de milliers de supplétifs musulmans pour les opérations de maintien de l'ordre. On les appelait des harkis. Des centaines d'entre eux étaient tombés sous les balles du FLN. Quand survint l'indépendance de l'Algérie et l'exode des pieds-noirs, une question se posa : que faire des harkis ?

Que souhaitaient-ils eux-mêmes ?

Beaucoup comptaient sur la solidarité familiale pour se tirer d'affaire. Mais, en Algérie, il n'y eut pas de pardon. Les nouveaux maîtres en massacrèrent en grand nombre. Les autres rentrèrent en France. Comme des soldats vaincus....

Ils étaient français, mais on ne fit pas de grands efforts pour les intégrer. Il fallut attendre des années 70 pour que l'on commençât à s'intéresser un peu à eux. Mais ils n'ont pas obtenu grand chose depuis et forment, malgré eux, une sorte de sous-prolétariat. On estime que huit fils de harkis sur dix sont au chômage.

Pourtant en deux générations, ils auraient eu le temps de s'assimiler au reste de la population. Il eût simplement fallu qu'on leur donnât les mêmes chances qu'à tout le monde. Beaucoup d'autres musulmans originaires d'Algérie ont réussi cette assimilation par les voies ordinaires (une assimilation par lequel un ensemble d’individus se fond dans un nouveau cadre social par les voies ordinaires sans renonciation à leur culture d’origine).

La résignation que nos pères ont gardée au fond de la gorge de longues années se transforme aujourd'hui en colère. Pour certains, ils ont choisi la grève de la faim, d'autres la grève tout simplement, et d'autres la voie de la justice et pour la grande majorité la structure associative.

Curieusement, pendant les 49 ans de manifestations, il n'y a pas eu, à notre connaissance, de mobilisation des intellectuels...

Il est grand temps que la République répare et reconnaisse ses négligences passées. Car ces laissés-pour-compte ne font qu'assumer, aujourd'hui, le choix de leurs pères qui, un jour, ont cru en la France.