Les Power Flower ont le vent en poupe

Publié le 02 mai 2011 par Sequovia

Les centres villes n’ont qu’à bien se tenir face à l’arrivée de l’éolien Power Flower. Ces structures métalliques, identiques à des arbres ont été présentées le moins dernier par une équipe d’architectes amstellodamois afin de promouvoir l’éolien urbain et casser cette image de gabarit imposant, jugé inadéquat au cœur des centres villes. La solution pourrait contribuer à atteindre les objectifs fixés par le Grenelle concernant les énergies renouvelables. Les estimations du mois dernier illustrent un territoire français à la traîne quant au développement de l’énergie renouvelable.

  • L’éolien reprend du service

L’agence NL Architects a fait preuve d’une grande ingéniosité en adaptant le dispositif d’un éolien urbain traditionnel à un mat d’acier se ramifiant en plusieurs branches afin d’imager la structure d’un arbre. A chaque extrémité de branche est installée une turbine sur le modèle d’Eddy, une éolienne destinée aux particuliers et développée par Urban Green Energy.  Ces mâts, répondant au nom de Power Flower, sont installés pour répondre à une demande en électricité d’appoint en ville et pourraient donc servir à alimenter lampadaires, feux de signalisation, éclairage de parkings

A l’instar du photovoltaïque, l’éolien pourrait devenir monnaie courante aux abords de nos routes, allées, parcs et jardins. Son design « environnemental » devrait favoriser l’adoption du Power Flower par bon nombre d’agglomérations. L’utilité est double : apporter une note d’originalité au décor urbain tout en utilisant à bon escient l’énergie du vent générée au sein des villes.

  • Les critères énergétiques et environnementaux

Le système Power Flower requiert un investissement équivalent à 4050 euros et nécessite un temps d’installation d’environ une heure. Autant vous dire que tous les critères sont réunis pour faire un tabac au sein des agglomérations. D’après les calculs de NL Architects, l’assemblage de trois de ces turbines permettrait de produire 13 000 kWh d’électricité par an avec un vent de 5m/seconde.
Premier bon point, les pales d’une forme atypique sont conçues pour fonctionner dans des conditions de vents instables et variables. Soit un contexte très fréquent dans les villes.
Deuxième atout, une prise au vent réduite qui permettrait une diminution notable des vibrations et donc du bruit par rapport à des modèles à trois pales. Le constructeur assure ainsi qu’en fonctionnement normal, son modèle « Eddy » ne dépasse pas les 43 db, soit le bruit d’un lave-vaisselle. Aucune mesure n’a cependant mesurés les décibels générés par la présence d’une dizaine de turbines sur un même mât. L’avifaune urbaine pourrait s’avérer chamboulée par le bruit si ce dernier était plus intense que prévu statistiquement. Un mauvais point environnemental qui vient nuancer l’image écolo des éoliennes Hippies. Tout comme leur fabrication en Chine. Le design ne fait pas tout.

  • Un projet ascendant pour les villes françaises ?

Mercredi dernier, nous apprenions que les installations d’énergies renouvelables sur le territoire français ne suffiraient pas à atteindre l’objectif de 23% fixé par le Grenelle de l’Environnement. Même si le rythme de croissance de la filière des énergies propres a largement progressé depuis 5 ans (+33%), c’est l’énergie éolienne qui affiche de faibles chiffres au tableau des scores. Elle a connu une année 2010 difficile, notamment à cause de la création des Schémas régionaux éoliens (loi Grenelle 2), de la superposition de procédures administratives et de la mesure qui fixe un seuil minimum de cinq éoliennes par parc. Le SER demande à ce que ces nouvelles règles soient simplifiées, voire annulées pour certaines d’entre elles.
L’innovation Hippies pourrait bien inverser la tendance si les projets qui s’y référent pullulent dans nos villes.

  • Avis de Sequovia

L’arbre aux éoliennes pourrait bien donner un nouveau souffle aux villes de France en couplant monde architectural ancien et infrastructures énergétiques modernes. Garantir une énergie d’appoint pour gérer le fonctionnement des systèmes publics tels que les feux ou l’éclairage des trottoirs, parcs et jardins optimisera la consommation énergétique de chaque agglomération et réduira notre dépendance aux ressources fossiles, dont le prix ne cessent de fluctuer au fil des crises économiques et des conflits d’intérêts internationaux.