Moqueries, injures, bousculades, humiliations : c’était le lot quotidien d’Édouard Dugain, un lycéen de 16 ans.Le Monde révèle comment l’échec scolaire va souvent de pair avec le harcèlement
Élève depuis septembre 2010 au lycée technique privé parisien Saint-Nicolas, cela fait bientôt 2 mois qu’il ne va plus en cours par peur de représailles de plus en plus violentes de ses camarades à son égard.
Tête de Turc
D’une nature lente, renfermée et solitaire, Édouard est rapidement devenu la tête de Turc de ses camarades. Cet élève, suivi par un pédopsychiatre, a été vite repéré par ses condisciples, plus grands et plus forts que lui. Il n’a, d’ailleurs, jamais trouvé sa place dans la section menuiserie qui l’accueille.
Du côté de ses résultats scolaires, le constat d’échec est flagrant. Le responsable de section a noté une moyenne très faible en a proposé une réorientation. Y’a-t-il un rapport entre le décrochage scolaire et le harcèlement quotidien ? Sans aucun doute.
Pas assez entouré
« Je pense que s’il avait été mieux entouré, il aurait obtenu de bien meilleurs résultats », raconte la mère, Françoise Dugain, professeur de lettres dans un lycée. « Il est impossible pour un prof de ne pas intervenir dans un cas de ce type, où un élève devient bouc émissaire de ses camarades. » Pour elle, c’est l’école Saint-Nicolas qui n’a pas su « protéger » son fils des insultes, puis des coups.
Édouard ne reviendra pas
Le chef d’établissement a confirmé le harcèlement dans une lettre au rectorat de Paris qui lui demandait plus d’informations, à la suite du courrier envoyé par la famille Dugain. L’établissement a appelé la famille, en fin d’après-midi le 27 avril, pour savoir si Édouard reviendrait. Après avis médical, la réponse est non