The Social Network

Publié le 07 mai 2011 par Kyroh

Allez, j’y vais aussi de mon petit commentaire sur ce film.

Beaucoup de choses ont été dites sur ce film de David Fincher. Trop même. Basée sur un scénario de Aaron Sorkin (The West Wing) dont je ne connais finalement peu de choses, et sur la création du réseau sociale le plus populaire du moment, on peut dire que l’idée était quand même casse gueule. De plus, Jesse Eisenberg, interprète de M. Zuckerberg, n’est pas à proprement parlé d’une référence en tant qu’acteur, tout au plus qualifié de prometteur. Mais, l’addition d’autant de talent sur un projet tel que celui-ci est tout simplement curieux.

Au final, ce film met tout le monde d’accord. L’introduction met somptueusement en scène le protagoniste et la genèse d’une des plus fabuleuses success story du net de ces dernières années : tout vient d’une rupture abrupte. Alors certes, cela est surement de la fiction, mais elle met en avant le ton sur le film et sur le personnage de Zuckerberg, autiste, arrogant, ambitieux et complètement à l’ouest sur les relations humaines. Et le film, bien que basé sur un fait réel romance beaucoup de chose. A commencer par les différentes rencontres qu’il a avec les Winklevoss et son associé pour le site harvardconnection.com, réseau social de Harvard. Ou encore sur les pérégrinations en Californie où il y retrouve Sean Parker. Beaucoup de choses sont spéculés, imaginés pour le bien du métrage, et heureusement pour nous, tout est cohérent.

Pour en revenir au métrage, David Fincher livre ici son film le plus discret et le moins voyant. Je m’explique : on a connu dans sa jeune carrière des films tels qu’Alien, Fight Club, Seven ou encore Panic Room, des films ultra léchés visuellement, avec des effets visuels très présents les plus improbables que les autres. Puis dernièrement, malgré un assagissement, on peut remarquer tout de même que le travail de David Fincher a mué au cours de ces derniers films, en effet Zodiac et Benjamin Button n’ont pas d’effets visuels sautant aux yeux. Cependant, il faut savoir que la plupart des plans sont créés en numériques, surtout pour Button où il a fallu recréer de toute pièce l’enfant vieillard. Ce que je veux dire par la, c’est que maintenant, David Fincher utilise le numérique pour son cinéma, et non l’inverse. Plus d’effet d’esbrouffe, plus de plan improbable qui passe derrière une gazinière, la c’est tout simplement limpide, une maitrise des cadres serrés, un montage fluide et sans temps mort, un montage sonore parfait avec LA bande son de l’année, composé par Trent Reznor (Nine Inch Nails !!!) et Atticus Ross (The book of Eli). Juste une séquence plutôt appréciable au milieu, avec une course d’aviron juste hallucinante. Pour moi un film maitrisé de bout en bout.

En plus de l’aspect technique, Fincher a trouvé ici l’occasion de faire un autre film générationnel, après Fight Club. D’une certaine facon, on retrouve ici un pessimisme ambiant et un certain anarchisme, catalysé dans le personnage de Zuckerberg. En effet, on le suit à travers trois histoires imbriqués, prenant en filigrane Facebook. La création avec Eduardo Saverin et le vol présumé du site de harvardconnection, la période de croissance de facebook avec Sean Parker, et enfin les différents procès contre Mark par Eduardo, les frères Winklevoss et Narendra. On y voit tour à tour un Mark en génie, en traitre, en manipulateur, en naif, en autiste et je pense en grand frustré de la vie. C’est dans la caractérisation de Mark Zuckerberg que le film est pour moi un grand film, puisque c’est un peu le symbole d’une génération overconnecté sur le net. Un ado attardé qui crée le réseau social le plus puissant et le plus présent dans les vies des gens. Un comble.

Les acteurs sont quasi tous excellent, à commencer par Jesse Eisenberg, qui montre ici l’étendu de son talent, débitant des dialogues savoureux à une vitesse hallucinante et un ton arrogant comme on les aime. Andrew Garfield en étudiant dépassé par son business et son ami est excellent, Justin Timberlake continue sur sa lancé de rôles secondaires marquant, Rooney Mara, bien qu’elle n’apparait que deux fois est sublime et Armie Hammer qui a un charisme a tomber par terre.

Adeptes ou non du réseau social facebook, ce film est une perle. Ne le ratez sous aucun prétexte car le métrage ne souffre que peu de défaut.