Saumane de Vaucluse, sur les sentiers de la pierre sèche

Publié le 07 mai 2011 par Les Crapahuteurs

Par Eustache le samedi 07 mai 2011, 01:50 - Hors Massifs - Lien permanent - 8 lectures

Randonnée en boucle.

C'est de Saumane, village perché sur le rebord des premiers escarpements des Monts du Vaucluse, que l'on partira en quête de nombreux témoins d'une activité pastorale et agricole révolue : restanques, clôtures, bergeries troglodytes, cabanes de pierre sèche et ancien site d'exploitation de meules, jalonnent le circuit autour du vallon de la Combe du Haut.

Le parking touristique est lui aussi perché : il faut suivre le fléchage du château pour y accéder.


Balisage : jaune, orange, ou absence de balisage.
Les sentes étant quelques fois perdues dans la végétation, un minimum de vigilance est nécessaire à l'approche des bifurcations non-balisées. Pantalons conseillés (ça pique !)...
La plupart des cabanes sont manifestement sur des terrains privés mais librement accessibles. Merci de respecter les lieux visités...

Distance estimée : 8 km
Dénivelé cumulé montant : 500 m
Temps estimé : 4h30 à 5h00 en tenant compte des visites des sites et de la difficulté de progression ponctuelle.
Numéro carte IGN : 3142 OT
Randonnée effectuée le : 26 avril 2011

Itinéraire



Plan de coupe


Détail de la randonnée

L'impluvium de la Pastrione


Au pied des Monts de Vaucluse...


La randonnée débute par un aller et retour de quelques centaines de mètres, vers d'une belle dalle inclinée au bord de la falaise.
Au niveau de la barrière mobile du parking, il faut s'engager, à droite, sur la terrasse barrée d'une clôture de bois et signalée comme étant le chemin pédestre "à ne pas suivre" (croix rouge-orangé et jaune). Emprunter la sente en contre-bas du parking, jusqu'à en repérer le dernier lampadaire. Il faut alors prendre un chemin assez bien marqué qui s'échappe à droite, vers la dalle servant d'impluvium.

La roche à nu est marquée de larges rigoles, dont l'une, bifide et sans doute améliorée par  l'homme, canalise les eaux de ruissellement à l'aplomb d'un aiguier anciennement situé sous la falaise. 


De retour au niveau de la barrière du parking, on suivra sagement le sentier balisé ascendant, en direction de l'oratoire de St-Gens.

La légende dit que St-Gens, ermite laboureur des environs, apprivoisa le loup qui venait d'égorger sa vache et le contraignit à labourer avec celle qui restait.


Le chemin empierré, encadré de hauts murets, nous conduit rapidement au hameau de Soulian.
Le sentier passe une percée du muret, avant contourner les habitations. On ne pourra manquer, à une trentaine de mètres à l'est de la brèche, une belle cabane d'angle...
A l'approche des maisons, on laissera à droite le sentier qui descend dans le vallon (indications sur un poteau téléphonique), pour continuer tout droit, le sentier ascendant. On chemine le plus souvent sous le couvert d'une chênaie.
Une bifurcation se présente lorsqu'on arrive en  terrain découvert : délaissant alors le GR de Pays qui continue tranquillement l'ascension, il faut emprunter le sentier de droite, d'abord en légère descente, puis en balcon surplombant la Tapy. À l'autre bout du vallon, on aperçoit la dalle-impluvium, le château et le village de Saumane.

Bergerie de la Tapy

Les bergeries troglodytes...


Après une courte et rapide descente, on rejoint bientôt une bifurcation marquée par un petit cairn.
À ce repère, il faut rebrousser chemin sur une vingtaine de mètres, pour emprunter sur la gauche, une sente qui conduit au pied d'une restanque qu'il faut longer et prolonger jusqu'à un chaos de gros rochers éboulés.
Une fois les blocs franchis, on se retrouve sous une belle falaise striée et colorée. À l'abri d'un léger surplomb, les vestiges d'une bergerie... puis au détour de la falaise, les ruines de l'habitation semi-troglodyte.
En longeant les murs ruinés, jusqu'au au pied de la paroi, on découvre bientôt une volée de marches qui mène à une cuve vinaire rupestre partiellement comblée.
De retour devant l'habitation, il faut descendre le sentier pour rejoindre la petite route bétonnée de la combe.
Après une grande propriété (à droite), et à l'angle d'une autre (à gauche), on doit s'engager sur le sentier le long de la palissade, et après une tranquille ascension, on débouche sur un rebord rocheux, dont l'érosion en draperie régulièrement érodée caractérise les abrupts de ce vallon.
Du chemin, on aperçoit deux cabanes perdues dans la végétation. La première borie, assise sur un soubassement de pierre sèche et bien conservée, mérite un petit détour.
Reprenant la montée, on débouche rapidement au carrefour d'une propriété qu'il faut contourner par la droite.
Le sentier redescend dans les cailloutis, jusqu'à un replat herbeux. À la base de la paroi, un aiguier camouflé dans la végétation recueille l'eau d'une source. En contre-bas, sous la falaise d'en face, l'abri-sous roche de Marculy est en vue. On le rejoint rapidement par le sentier où ruisselle maintenant l'eau de la source.
La première construction de pierre que l'on découvre en arrivant sous la grande esplanade de la bergerie, est une réserve d'eau couverte adossée à la paroi. À l'autre extrémité de la terrasse, un aiguier a repris forme, récemment reconstitué par l'association "Pierre sèche en Vaucluse".
Le profond surplomb abrite une habitation restaurée et les vestiges d'une bergerie troglodyte. Une cabane isolée du rocher, flanquée d'un (vestige de) jardinet complète le bâti.
A l'arrière du bâtiment d'habitation, une pyramide de roche mérite une légère ascension : elle cache en son sein un duo de cuves vinaires : un fouloir précède la profonde cuve de vinification.

Cabanes de chasse

Retour vers un passé de labeur...


Après la visite, le sentier que l'on retrouve au bout de l'esplanade, nous fait reprendre de la hauteur.
À  une bonne centaine de mètres de la bergerie que l'on vient de quitter, dans la forêt et sur la droite du chemin, la masse d'une imposante cabane se profile. Entourée de son enclos de pierre sèche, la haute et longue borie mérite bien un détour. (attention, propriété privée)
On rejoint le sentier en passant par la belle dalle qui servait d'aire de battage.
Laissant la propriété de la Mondote sur la gauche (route d'accès caillouteuse récente), on emprunte alors le sentier qui file vers le sud-ouest.
Six cents mètres plus loin, on bifurquera à droite (chemin bien marqué, mais non balisé) en direction de Saumane.
Dès que la déclivité se fait plus forte, il faut chercher, sur la gauche, une sente bien visible qui passe un vestige de muret : en moins de cinquante mètres, on découvrira une nouvelle (petite) cabane, son enclos de pierre et son aire de battage.
Il faut ensuite poursuivre la sente en direction sud-ouest, en se laissant guider par les murets. On dépasse une construction qui ressemble à une guérite, puis arrivant à l'angle d'une restanque, on bifurquera à gauche pour rejoindre le sentier principal.
De là, en direction du sud-est, il ne faudra que quelques minutes pour rallier le large carrefour des Lauses. Dans la propriété à gauche (ne pas pénétrer), se dresse une belle cabane en ogive .
On continuera à descendre sur la roche dénudée (sud-sud-ouest) pendant une centaine de mètres. Sur la droite, une sente assez bien marquée nous permettra la découverte d'un ancien site d'extraction de meules.
On poursuivra ensuite la sente, ignorant la croix jaune sur la pierre. La dalle offre un joli point de vue sur Saumane, juste en face de l'autre côté du vallon. On retrouve vite le sentier, caladé en son début, qui redescend dans le vallon et vers le village.
En arrivant sur la route bétonnée, on bifurquera à droite pour remonter le vallon de la Tapy. Et lorsque l'on retrouve le sentier balisé qui descend de Marculy, il ne restera que 150 mètres à parcourir avant la dernière bifurcation (fléchage orange).
Juste avant, en contre-bas de la route, on peut admirer deux magnifiques cabanes de chasse (propriété privée).
Lors de la dernière ascension pour rallier le parking, on cherchera encore, sur la droite, la seule sente qui franchit le muret. Persévérant sur quelques dizaines de mètres en direction du nord-est et à travers les fourrés, la bergerie troglodyte de la Pastrione s'offre enfin à nous...
Face à la porte de l'habitation, nous sommes juste à l'aplomb de la rigole bifide de l'impluvium découvert au début de la randonnée. L'aiguier qui en recueillait les eaux a été comblé, mais son emplacement est repérable par les broussailles qui y poussent.
À droite de la bâtisse, il faut grimper l'escalier taillé dans le roc pour découvrir une belle cuve vinaire perchée...
De retour au sentier, il ne faut que quelques minutes pour rejoindre le parking...

Falaise érodée


Participants

Benoît, Marie-Claude, Jean-Marie, Gene.