Mes Madame G

Publié le 29 janvier 2008 par Vanessav

Alors, pour les Passeurs d'imaginaires, sur le thème des grands-parents, je vais parler de ces dames, qui, par leur attention, leur joie de vivre, leur enthousiasme, ont fait parti de mes grands-mères adoptives.
Ce sont toutes deux des Madame G.

La première fut celle qui garda ma mère et ses frère et sœur. Elle habitait à 100 mètres de chez mes grands parents maternels et paternels (en face l’un de l’autre au début). Elle était danoise et c’est chez elle que j’ai vu de grands sapins de Noel, des décorations magiques comme peuvent le faire les populations scandinaves. Nous lui avons repris les coeur danois...

J’y allais quelques fois, accompagnée de ma mère, prendre une collation et c’est avec bonheur que je la vois sur les photos de mon baptême (qui n’a que le nom, fait lors de mes quatre ans !). J'y allais en privé, sans le reste de la famille, comme si seule j'avais de l'importance.

La seconde était, je crois, la marraine de ma maman. Elle habitait Saint-Cloud et nous allions la voir, ma maman et moi, une à deux fois par an. C’était une escapade que j’attendais avec impatience. Nous prenions la voiture, longions les bordes de seine où j’admirais les péniches et grimpions sa rue pour entrer dans cette résidence privée. Je ne me rappelle que de la saison automnale : la balançoire dans le jardin, très haute, les coques de marrons sauvages, partout sur le sol. Dans son appartement, j’étais une hôte de marque, du cake maison, du thé (un vrai délice car je n’avais pas le droit d’en boire à la maison : cela excite les petites filles ! J’ai dû attendre 14/15 ans !), servi dans de la vraie porcelaine fine, sur une petite table face aux fenêtres donnant sur la vue du parc privatif. A chaque fois, cette néerlandaise m’offrait un album : « L’album des jeunes » de l’année en cours.

Je les ai tous gardé. A cette époque–là je n’arrivais pas à me concentrer…j’étais intéressée par tout, sans jamais pousser ma curiosité, et je me morfondais dans un ennui total…sans jamais voir que j’avais sous la main un ouvrage qui pouvait m’ouvrir des voies insoupçonnées. Je crois tout de même avoir conservé de ces lectures parcimonieuses le goût pour les découvertes scientifiques, pour les contes et leur contexte etnologique, une envie de comprendre la faune etc…Cette madame G était aussi sur la photo du baptême.


Ce cliché me plait énormément pour un orgueil mal placé car sont présentes plusieurs nationalités: danoise, néerlandaise, vietnamienne, ivoirienne…
Je garde de ces dames des instants magiques où j’avais l’impression d’être une jeune adulte, d’être dans le secret des femmes. Je ne suis pas sûr que nos conversations aient été poussées mais leur comportement à mon égard a toujours été d’une grande affection et d’un immense respect. Est-ce que le fait d’y aller avec ma maman participe aussi à ce bon souvenir ? Oui évidemment, c’était avant les clashs, pendant cette période adorée où j’étais essentielle, où ma maman prévoyait pour moi des activités ou des éveils fabuleux et où mon petit frère est né. Après ma maman s’est concentrée sur autre chose que nous….