Allaités… des années !

Par Sibellia @Sibellia

Par Ann Sinnott, aux Editions du Hêtre.

D’aucun(e)s prétendent qu’on ne peut pas être indépendante et materner, qu’il faut forcément choisir entre enfants et carrière. Pendant que certain(e)s ressassent (voire radotent) leurs dichotomies préférées, si absurdes soient-elles (mère ou femme, il paraît que c’est contradictoire, et même conflictuel), d’autres cherchent des moyens de faire évoluer les sociétés occidentales. Et en trouvent!

Extrait:

Les bébés au travail, ça marche !

Quand quatre de ses employées les plus cruciales sont tombées enceintes en même temps, Gay Gaddis, directrice de T3, une agence de services marketing qui a des bureaux à Austin (Texas) et New York, a craint de perdre un personnel de valeur et a donc décidé de « tenter quelque chose de radical ». À la grande surprise de ses employées, Gaddis leur a suggéré d’amener leurs bébés au travail. Depuis lors, c’est devenu une pratique normale au sein de cette entreprise, et les bébés sont admis dans les bureaux jusqu’à l’âge de neuf mois, ils sont trente-trois à ce jour. Le chiffre d’affaires annuel de T3 s’élève aujourd’hui à 60 millions de dollars, et la société est passée de 25 à 150 employés. « Je suis convaincue », écrit Gaddis, « que nous n’aurions jamais atteint cette taille si je n’avais pas trouvé un moyen imaginatif de faire en sorte que nos meilleures employées – et leurs enfants – soient heureux. »[1]

Emmener les bébés au travail est une tendance en telle expansion aux États-Unis qu’une femme audacieuse a fondé le Parenting in the Workplace Institute* (PIWI), pour proposer des programmes d’information et de formation pour parents et employeurs. PIWI met en avant les bénéfices pour les entreprises, parmi lesquels : un retour au travail plus tôt après la naissance, une fidélité accrue des employées que l’entreprise a davantage de facilité à retenir, de même qu’un meilleur travail d’équipe et une plus grande coopération. L’organisation soutient également que « la présence de bébés heureux sur le lieu de travail abaisse le niveau de stress et crée des sentiments de camaraderie et un sens de la communauté entre collègues ». Jusqu’ici, avec les conseils de PIWI, 125 employeurs ont accueilli avec succès des mères, soit au total plus de 1 400 bébés de huit mois ou moins amenés au travail.

Les enfants aussi !

Et cela ne s’arrête pas aux bébés au bureau. Quand Joyce DeLucca est tombée enceinte alors qu’elle montait sa société d’investissement à Manhattan, elle a décidé d’amener son nouveau-né au travail, avec une baby-sitter. Aujourd’hui âgée de trois ans et demi, Layla est toujours là, et a depuis été rejointe par sa petite sœur de sept mois.[2] Les bambins, de même que les bébés, font bien sûr partie du paysage dans les locaux de La Leche League International (même s’il ne s’agit pas d’une affaire ayant pignon sur rue et rapportant des millions, l’efficacité déployée et le volume de travail abattu par cette organisation âgée de plusieurs décennies ne sont pas douteux). Jacqueline Grace, présidente et directrice générale de Life Time Media, a amené sa fille de cinq ans au travail tous les jours depuis qu’elle a deux mois. Grace croit également que la présence d’enfants crée un environnement positif : « les gens sourient davantage, ils sont plus détendus et enjoués.»[3] *Institut pour le maternage sur le lieu de travail, NdT.

[1] G. Gaddis, Bringing in Baby (« Amener Bébé »), http://CNNMoney.com.

[2] A. Ellin, ‘‘Maternity-leave alternative: bring the baby to work’’ (« Alternative au congé parental : amener le bébé au travail »), New York Times, 4 jan. 2009.

[3] Ibidem.

Ann Sinnott

C’est son expérience avec sa fille, qui s’est sevrée d’elle-même à l’âge de six ans et demi, qui a décidé Ann à écrire un livre visant à dissiper les mythes et l’ignorance qui entourent la pratique de l’allaitement au long cours. Allaités… des années ! est son premier livre non fictionnel. Ann vit à Cambridge, Angleterre, avec sa fille, âgée de 18 ans.

Lien vers l’article original. Vous pourrez également commander ce livre aux Editions du Hêtre.

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