Bouches-du-Rhône (13) // Sécurité routière : il faut stopper l'hémoragie

Publié le 09 mai 2011 par Snpm @SNPM

Policiers à Luminy, gendarmes sur le plateau de Carpiagne. Entre les deux, un flot ininterrompu de voitures et de deux-roues, sur la Gineste, une route des Bouches-du-Rhône, entre Marseille et Cassis. Les accidents y sont fréquents, souvent mortels. Face à la recrudescence préoccupante du nombre de tués en avril sur les routes françaises, le ministère de l'Intérieur avait souhaité, ce week-end, qu'une opération de contrôle et de sensibilisation routiers soit organisée dans chaque département. 

"Monsieur, bonjour, vous coupez le moteur, vous présentez la carte grise, l'assurance et le permis." Le motard ouvre son blouson. "Je vais vous demander de retirer votre casque." Un coup d'oeil sur l'engin, les pneus. "Bonne route." Entre 15h30 et 20 heures, une dizaine de gendarmes ont opéré un contrôle systématique des deux-roues, apporté des conseils à ceux qui roulent en short et en tongs leur rappelant le risque de brûlures au 2e ou 3e degré en cas de chutes. "On leur explique que c'est pour la sécurité et que le contrôle est systématique", souligne le lieutenant-colonel Didier Astre. Et cela passe pas trop mal. Même si le fait de contrôler les seuls deux roues, aux yeux de ce jeune homme, "montre que c'est toujours pareil, on a le sentiment d'être des parias de la route".

Parias mais aussi victimes…... Dans les seules Bouches-du-Rhône, sur les 49 tués recensés depuis le début de l'année, quinze roulaient en deux-roues. Neuf motards tués pour le seul mois d'avril. Sur les quatre premiers mois de 2010, le nombre de motards tués avait été de cinq. Branle-bas de combat donc dans les services de sécurité. "Loppsi 2 nous donne les moyens de saisir et de confisquer les véhicules lorsque nous constatons des infractions graves. Nous avons arrêté avec le procureur de la République les modalités d'application. Ça peut faire réfléchir certains."

Gilles Leclair, préfet délégué pour la défense et la sécurité promet que ça va barder. "Nous allons intensifier les contrôles pour que les gens respectent le code de la route." Évoquant "une incivilité chronique à Marseille", le préfet annonce "qu'il faut s'attendre à ce que ce soit plus répressif, même pour les piétons". Le stationnement gênant et dangereux, facteur évident d'accidentologie, est dans le collimateur des services de sécurité. La police municipale va être sollicitée.

Alors que le temps d'intervention sur un stationnement gênant est de quatre minutes à Paris - où le problème a été réglé -, ce délai est de 45 minutes à Marseille. Pour cette opération conjointe police-gendarmerie, un fourgon cellulaire avait été prévu en cas d'infraction grave. Il est rentré vide. Les appels de phares sur la Gineste ont vite éventé l'effet de surprise.

En une heure, ce sont 95 véhicules qui ont été contrôlés et vingt-neuf infractions relevées. Deux défauts de ceinture, cinq dépassements de vitesse, quatre défauts de port de casque… et la volonté de montrer que les services de police se remobilisent pour la sécurité routière alors que les usagers de la route, eux, se démobilisent.

Source : laprovence.com