La Conquète

Par Mister Gdec

 C’est le 129e jour de l’année du calendrier grégorien, le 130e en cas d’année bissextile. Il reste 236 jours avant la fin de l’année. Dans le calendrier républicain français, c’était le 20e jour du mois de floréal, officiellement dénommé jour du sarcloir. Ça tombe bien : ça va sarcler… Et je ne vais pas me contenter de la minute nécessaire de Monsieur Cyclopède. (je sais, je sais : le talent en moins).

Tout d’abord, dans la logique de ce début de billet qui plagie honteusement wikipédia par manque d’inspiration, précisons qu’en 1087, les infidèles de l’époque ont pu assister au transport des reliques de Saint Nicolas de Myre (Anatolie) à Bari (dans les Pouilles). Doit-on y voir un signe d’un anti-sarkozysme vraiment primaire  ? La rédaction du site « donne ton avis.fr » semble le penser, puisqu’elle prédit déjà la chute du petit tyran en prêtant à Patrick Rotman  des intentions machiavéliques qui portent gravement atteinte à notre sauveur de l’humanité. Comment ? A travers un film de Xavier Durringer, « La Conquête », « fiction vraie sur l’accession de Nicolas Sarkozy à la présidence en 2007 ».

« Patrick Rotman prépare-t-il la chute de Sarkozy? »

 Lui, peut-être pas (« il n’y a aucune tentative de dénigrement », tient à préciser le scénariste, se réfugiant derrière son souci de véracité, de travail historique, d’enquête), mais nous, peuple de gauche, SI ! Et ce, chacun à notre humble niveau, selon notre temps, nos possibilités et nos compétences spécifiques, y contribue. Déjà, parmi la gauche franchement à gauche, Vladimir a donné le la, hier, face à l’autocrate. Populiste, ne vous en déplaise… Car vraiment, oui,  y en a marre, de s’attaquer toujours aux mêmes, aux plus fragiles, aux démunis, aux étrangers, aux fonctionnaires, aux prétendus assistés qui pour la majorité d’entre eux souffrent de leur inactivité et attendent mieux que ces miettes que la société de consommation consent à leur octroyer… et encore. Va maintenant falloir payer. Cher. On parle de rétablir le STO pour ces salauds de pauvres… et d’intégrer des ministres frontistes au prochain gouvernement.

 Je ne suis pas sûr qu’il y ait une arme, un outil, un chemin ou une simple orientation utile à chercher dans cette nostalgie, cette admiration  ou ce simple effort de mémoire que certains manifestent, qui n’ont pourtant  pour la plupart pas vraiment connu celui dont on célèbrera demain une victoire d’il y a trente ans, qui ne me semble plus très opérationnelle aujourd’hui. Cela  nous apparaît assez hallucinant, à nous autres, les vieux, qui en avons connu les revers, et ne savons que trop combien cette prétendue victoire fût une supercherie : Mitterand, un homme de droite, ami de Bousquet, élu par un peuple de gauche qu’il a aussitôt trahi. Bon, certes, après de belles victoires, comme celle contre la peine de mort et toutes ces mesures dont fait le compte Melclalex (qui a oublié un élément important : la fête de la musique !). Notre amertume et le sentiment d’avoir été floué de pas assez de gauche depuis,  sont quant à eux encore bien présents. Nous n’oublions pas.

Notre époque et son contexte, l’ampleur et l’urgence du combat ne nécessitent-ils pas de nouvelles solutions, et d’autres formes de pugilat que ces stratégies, ces tactiques et ces magouilles dans lesquelles ce vieux libéral  cachottier au passé trouble excellait ?

Face à nous, nous n’avons pas en effet un enfant de chœur comme Giscard d’Estaing en 81. N’en déplaise aux centristes, autour de Borloo, qui tentent de nous refaire le coup de la victoire au Centre de 1974… Vieille recette eux aussi, qui ne fonctionnera pas : plus personne n’y croit. Et la foi n’est-elle pas le moteur des ruptures ? Et puis, la vengeance, c’est pas beau… surtout quand on a tout cautionné pendant des années.

Le futur candidat de la droite qui veut durer, et se durcit,  sera incarné par quelqu’un qui n’a plus rien de conventionnel, un féroce sans le moindre scrupule – et si peu de principes – qui n’hésitera pas à employer toutes les ruses, les stratagèmes, les coups bas et les mensonges dont il nous a déjà gratifiés. Déjà, tous les coups bas sont permis. Pourquoi voulez –vous que cela change ?

Je prévois des mois prochains bien pires que tout ce qui nous a été donné de voir jusqu’à présent… Cela commence déjà, par ces nouveaux  coups de semonce de la droite dure. Et ce n’est pas fini. Certaines alliances pourraient se dessiner à droite… qui ne suivraient plus nécessairement la logique d’autrefois…

En tous les cas, mon opinion est connue : je doute fortement qu’un (ou une…) autre libéral(e)   soit à la hauteur de l’enjeu, des espoirs et des attentes d’un peuple qui n’en peux plus de tant d’injustice sociale. Et qui s’est vu braquer par des banksters sans que rien ne soit fait pour tirer des leçons du passé et juguler la cupidité internationale. Déjà, de nouveau et encore, les banquiers se sucrent, sans que rien ni personne ne les arrêtent. Et l’on demanderait aux plus modestes de faire des efforts ?

Messieurs les riches, commencez les premiers.