Howard the duck : mad will tv

Par Madwill

Pour cette deuxième émission de Mad Will, je vous propose de parler d’Howard le canard, un improbable film des années 80 produit par George Lucas et réalisé par le scénariste Willard Huyck (qui avait écrit pour Lucas : Indiana Jones et le temple maudit ainsi qu’American Graffiti). Le film met en scène Lea Thomson (qui avait fortement marqué les jeunes adolescents de l’époque dans Retour vers le futur) et Tim Robbins avant qu’il soit atteint « d’une Nanni Moretti aigue » (maladie assez terrible où le cerveau gonfle avec un malade qui répète je suis un auteur !). Si le film est une adaptation éloignée d’un comics de la Marvel où le héros était un vrai pervers, il est quand même plutôt bien réalisé avec des magnifiques effets spéciaux de Phil Tipett.
À ce titre, certaines enseignes de la critique cinéma connues sur la toile l’ont classé comme un nanar (Définition du mot nanar : un type de mauvais film qui se caractérise par la faiblesse de son scénario, de son jeu d'acteurs, de ses effets spéciaux). Le site incriminé est bien sûr de « Nanarland » dont la politique éditoriale montre parfois ses limites. Le site est incapable de différencier un nanar insupportable, fauché et parfois nationaliste avec des films inclassables. Le nanar devient alors une relecture conservatrice du cinéma de genre où le second degré est roi avec un spectateur qui se suppose toujours plus intelligent que les gens qui ont conçu te film.
Nanarland classe quand même Danger Diabolik comme un nanar. Le film de Bava est une bande dessinée en live qui travaille sur une esthétique bien précise celle des fumetti (BD italienne) avec de formidables acteurs tel que Michel Piccolli ou John Philipp Law. C’est une œuvre magnifique portée par une musique sublime de Morricone, avec un travail esthétique phénoménal de la part de Mario Bava. Nanarland a donc tendance à classer dans nanar tous les films qui ne correspondant pas au cinéma américain standard, calibré selon les pontes d’Hollywood. J’ai trop souvent l’impression que le mot nanar est confondu ici avec « film différent qui change de nos habitudes de spectateur ». Selon moi, le « terme nanar » est plutôt l’arme des conservateurs du cinéma d’auteur qui veulent réduire la série B seulement à un divertissement en stigmatisant le cinéma à l’esthétique pop comme un objet ringard lui préférant un cinéma aseptisé de grands salons parisiens.
Vive les films différents, vive les réalisateurs déviants et vive Howard le canard !
Howard est disponible dans une copie qualité DVD sur La caverne des introuvables (Remerciez sur le site Acromega et son équipe) :
http://lesintrouvables.blogspot.com/2009/06/howard-le-canard.html