Economie des pharmacies : La libéralisation du secteur défendue par l’UNPF

Publié le 10 mai 2011 par Damienamselem



Dans une interview donné à Pratispharma.com, Frédéric Laurent,  le nouveau Président du syndicat l’UNPF énonce un ensemble de propositions dans le but d'améliorer « l’économie de l’officine »
; je n'ai pu malheureusement accéder qu'aux linéaments de cette tribune, l'accès de Pratispharma étant réservé aux officinaux, mais l'accès aux commentaires lui est ouvert, et comme vous allez le voir éclaire singulièrement les propos de Mr Laurent.

L'économie de l'officine

L'UNPF, via la voix de Frédéric Laurent propose d'instaurer un paiement à vue des officinaux par l’Assurance Maladie, ce qui épargnerait certains des soucis qui ont émaillé l'année 2010, ainsi  que -  beaucoup plus important - une « libéralisation des conditions commerciales ». Autre objectif dans la ligne de mire : Une marge unique à 20%, et un forfait de la boîte de médicament passant passant de 0,53 à 1 euro.

Rappelons qu'à ce jour la marge des pharmaciens est décomposée en 3 tranches par l'arrêté du 3 mars 2008  :

- De  0 à 22,90 € : 26,10%

- De  22,90à 150 € : 10%

- Au delà de 150 euros : 6 %,

S'ajoute ensuite à ces marges un forfait par boite de 0,53 €.

Des idées pas si neuves

Pour la plupart des commentateurs, les idées novatrices de M. Laurent n'en sont pas vraiment. La marge linéaire, et la libéralisation des conditions commerciales sont perçues comme « des concepts des années 70-80»Pour un autre  « L'UNPF n'a pas changé depuis les années 70-80 » : «  du commerce, que du commerce,pour que les plus gros gagnent, la pharmacie n'est pas une activité particulière ce n'est jamais que de la vente de boites. C'est affligeant mais malheureusement dangereux pour notre profession. »

à l'horizon, la volonté de déréglementer

Pour un autre enfin  La libéralisation de l'économie n'a rien à voir avec le rôle d'une profession libérale. Et nous rentrons enfin au coeur du problème… Pour ce dernier commentateur, si en effet les holdings sont autorisés – conformément aux souhaits de l'UNPF, cela reviendra simplement à faire rentrer les financiers dans le monde libéral (comprendre profession libérale/pharmaciens). Ajoutant plus loin que toutes les professions libérales pouvant exercer sous forme de SEL (société d'exercice libéral), il ne comprend pas pour les pharmaciens seraient les seuls « à réclamer la possibilité de fonctionner sous forme capitalistique? Pourquoi faire croire que fonctionner sous forme de holding augmenterait la rentabilité des officines? »

La position de l'Europe


L'Europe a en effet confirmé que les états étaient en droit de conserver l'obligation d'être pharmacien pour être propriétaire d'un fond.  Ce qui est certain, c'est que autoriser les holdings fera l'affaire du “gros business”, nous nous retrouverions alors dans une configuration à l'anglaise ou à l'américaine, avec des méga-chaînes de pharmacie type Alliance boots… La cour de justice de l'Union Européenne a réaffirmé   « la légitimité pour chaque État de réserver aux seuls pharmaciens la propriété et l’exploitation d’une officine » (source : http://www.publipharm.fr/news/droit-et-societe/362-lobligation-de-detention-du-capital-par-des-pharmaciens-reaffirmee-par-la-cour-europeenne.html )

Mais ceci s'est fait en réaffirmant le principe de subsidiarité : Cela veut dire que si la france choisi de déréglementer, elle peut le faire. C'est ce que réclame l'UNPF… C'est là pour résumer que se joue une grosse partie de son action de lobbying, semble-t-il…

Sources :

http://www.pratispharma.com/shared/skins/pratis_pharma/modules/webtv/video_player.php?id=3019

La déréglementation du secteur de la pharmacie était une des recommandation de la très ultra-libérale commission Attali :
http://www.lexpress.fr/actualite/economie/pharmaciens-la-fievre-monte_471064.html

Le groupe facebook des pharmaciens contre la déréglémentation du secteur :

http://www.facebook.com/group.php?gid=7338100425