Passionnément George Romero's zombies

Par Poisseman @Poisseman


Les films d'horreur se ressemblent beaucoup il est vrai, et je vais aujourd'hui m'intéresser à une série sans laquelle un tournant majeur du jeu vidéo n'aurait jamais eu lieu (ou du moins de manière différente); je pense bien évidemment à Resident Evil premier du nom créé par Shinji Mikami, lui-même influencé par le travail du cinéaste américain. Sans les films, pas de RE ni tous ceux qui ont suivi la tendance; sans le jeu, pas de glorification du travail de monsieur Romero - je me suis moi-même intéressé à ses films grâce à cette relation particulière. Sans oublier - et ce fut ici un échange de bons procédés - qu'il a également réalisé la publicité japonaise du jeu Resident Evil 2. Allez, il est grand temps d'étudier la saga composée de six films où les morts marchent lentement, bras en avant, vers leurs prochaines victimes.
La nuit des morts-vivants (Night of the living dead) - 1968
L'apparition des premiers morts marchant dans un cimetière tout d'abord, les premières victimes de leurs morsures, un groupe de personnes se réfugiant dans une maison en pleine campagne avec le but de survivre à cette horde affamée; voila le topo du premier film de la saga. C'est quasiment un huit clos qui nous est proposé, où la tension monte sans arrêt dans les rangs de ces vivants qui souhaitent le rester. Coups de gueule, désaccords et perte de confiance entre eux, alors que les zombies cherchent à entrer dans la bicoque pour festoyer. Plus psychologique qu'effrayant, l'origine du réveil des morts y est très brièvement expliquée par la collision d'une météorite sur terre. Le film connut un excellent remake en 1990, fidèle en tous points à l'exception d'une scène de fin réactualisée; ainsi qu'un autre en 3D en 2006 sorti direct en vidéo chez nous, et dont je m'abstiendrais de tout commentaire faute de l'avoir vu.
Zombie (Dawn of the dead) - 1978
Les morts prennent possession des villes, l'armée est submergée et des militaires finissent par déserter. Le film commence par un chaos incroyable avec l'attaque par les morts d'un studio de télévision, les unités des forces spéciales anéanties, et enfin la fuite de survivants qui se réfugient dans un centre commercial. Là, ils y trouvent de quoi subsister - la nourriture ne manque pas - tout en se barricadant dans ces locaux. Mais penser que l'épidémie s'arrêtera d'elle-même est une grosse erreur, et il leur faudra bien un jour s'enfuir à nouveau. Bref, Romero nous livre beaucoup d'action dans ce second film, agrémenté de séquences bien gores. Un peu d'humour également, pour celui que je considère comme le meilleur de la série. Un remake eut lieu en 2003 (L'armée des morts), très apprécié par la critique mais pas du tout fidèle à l'original avec ses morts courant et sautant inspirés de 28 jours plus tard. Ci-dessous le trailer ultra-kitch de Zombie, synonyme d'une autre époque.

Le jour des morts-vivants (Day of the dead) - 1985
Les morts ont eu raison des vivants, la terre leur appartient désormais. Ici, nous suivons les aventures de quelques survivants qui trouvent refuge dans un bunker souterrain de l'armée, où certaines expérimentations de domestication des monstres sont en cours. Très lent dans son déroulement, ce nouvel épisode joue à nouveau la carte de la claustrophobie et des avis divergents sur la conduite à tenir, avant de lâcher dans un final sanguinolent ses délicieux morts affamés sur notre petit groupe. Ce film connut une pseudo-suite en 2005 (Day of the dead 2: Contagium), ainsi qu'un autre faux remake deux ans plus tard.
Le territoire des morts (Land of the dead) - 2005
Des années après l'arrivée des morts et leur prise de pouvoir sur terre, une ville résiste toujours à ces assauts, isolée du reste du monde. Découpée en deux (riches et pauvres), elle survit grâce à ses habitants qui continuent à explorer les alentours afin de ramener de nouveaux vivres, son stock décroissant de plus en plus rapidement. Mais là encore, nul n'est à l'abri d'une nouvelle attaque, d'autant plus que les zombies ont tendance à évoluer et à... communiquer. Pour ce quatrième volet, Romero voit grand avec une mise en scène hollywoodienne - tant sur les effets spéciaux qu'un casting de têtes connues - qui tranche pas mal avec les précédents. Un film qui ne fait définitivement pas peur, mais à l'ambiance plus Mad Max et où l'action est omniprésente.

Chronique des morts-vivants (Diary of the dead) - 2008
Retour aux origines de la série avec ce film mettant en scène des étudiants en cinéma lors de l'apparition des premiers zombies. On peux légitimement se dire que ces événements se déroule au même moment que ceux de La nuit, mais ici la technique employée est toute autre et c'est caméscope à l'épaule que l'on vit l'intégralité de l'aventure (comme dans Le projet Blair Witch, Rec ou encore Cloverfield). Résultat: une tension incroyable s'empare du spectateur, la peur revient enfin et les sursauts y sont nombreux. Un excellent épisode qui mettra tout le monde d'accord, d'autant plus que son scénario se suit avec grand plaisir.
Survival of the dead - 2009
Contre-pied parfait avec cette survie qui surprend totalement l'amateur, plus enclin à une effervescence d'hémoglobine qu'à ce qui lui est proposé ici. Romero décide de parodier sa série en mettant dans cette suite à son dernier film (on y retrouve des personnages secondaires en tant que nouveaux héros) beaucoup d'humour dans une réalisation tournée vers le western. De l'action à gogo pour ces militaires à la recherche d'un coin paisible, qu'ils pensaient avoir trouvé sur une île peu peuplée mais malheureusement atteinte malgré tout. Un ovni dans la saga qui suscite beaucoup de désaccords, mais un très bon film en soi (voir ma critique récente)

Y en aura-t-il d'autres dans le futur? Le voulons-nous? Je pense à titre perso que la série mérite de s'arrêter désormais, car comme on dit, les bonnes choses ont une fin. Et puis, le renouveau du film de zombie, c'est à la télévision que ça se passe avec la série The walking dead!