Emalkay à l'appel

Publié le 11 mai 2011 par Dalecooper


Sorti cette semaine, le premier album d'Emalkay est au diapason de la politique musicale instaurée par Dub Police, label qui héberge la chose faut-il le préciser. Il propose en effet un son filthy clairement populiste qui tente toutefois d'esquiver le formatage brostep . On saura donc gré à Eclipse de nous épargner le ouin-ouin-ouin-ouin (ad.lib.) auquel condamnent désormais les fossoyeurs d'un genre anciennement connu sous le terme de dubstep. On n'en attendait pas moins de la part d'un artiste qui a su de façon régulière réveiller notre intérêt pour les basses fréquences génériques destinées à massacrer le système auditif de toute une classe d'âge masochiste ( les 15-24 ans et plus si affinités). On se souvient notamment avec quel brio des titres comme When I Look At You ou le plus récent et excellent Crusader , tous deux présents sur le lp, conciliaient l'impératif ma-basse-dans-ta-gueule avec une musicalité déviante principalement construite à partir de nappes synthétiques striées de micro-samples vocaux.
Hélas, pour le reste, l'opus d' Emalkay s'embarque vite dans une voie musicale censée générer une massification de sa fanbase en suivant les préceptes établis par la triplette commercialement gagnante Magnetic Man. L 'emploi des mêmes marqueurs musicaux que ses prédécesseurs sur la route du succès s'avère ainsi systématique : breakbeats jungle circa 1993 (une tendance lourde observée chez beaucoup) , vocaux féminins cheesy (chose qui passe toujours très mal de ce côté-ci de la Manche) , notes de pianos réminiscentes de l'épopée rave , et bien sûr les désormais inévitables synthés trance que Jam & Spoon n'auraient pas reniés, sont omniprésents. Bref le truc a été scientifiquement étudié pour combiner tous les éléments efficaces du moment, et dont l'insertion dans une structure pop suffisamment flexible évite de perdre en chemin les fans de la première heure qui peuvent toujours se consoler avec les honorables
Metropolis , Flesh & Bone et Weapons Of Mass. Malgré la déception, et parce qu'on est un grand pervers , on conseille néanmoins vivement deux choses : la première , c'est d'écouter les deux morceaux inédits qu'Emalkay offre aux internautes pour fêter son futur triomphe, la deuxième c'est de se rendre au Bikini le 18 juin afin d'assister à sa prestation scénique. Pourquoi ? Parce que l'on sait que, libéré de toute contrainte commerciale et de tout formatage, Emalkay peut encore grave envoyer le bois tout en évitant les facilités du filthy dubstep.
True Romance

Space Hopper

Flesh & Bone
Crusader
Bonus Tracks :
Emalkay - The Plunge (Unreleased)
Emalkay - Living Dead (Unreleased)