The Doors, par The Doors

Publié le 14 mai 2011 par Acdehaenne

Porté par la voix envoûtante de leur chanteur charismatique, mais aussi par les rythmes du piano basse de Ray Manzarek, groupe fondé en 1965, The Doors sortira leur premier album éponyme, The Doors donc, le 4 janvier 1967. Neuf chansons originales, dont l'une des plus connues du groupe, Light my Fire (écrite non pas par Jim Morrison mais par son guitariste, Robbie Kriegger), et deux reprises : Alabama Song (Bertold Brecht et Kurt Weil) et Back Door Man (Willie Dixon). Et puis, un final en forme d'apocalypse musicale jamais égalée depuis, la si bien nommée The End.


A l'occasion d'un défi lancé par Guillaume44 sur son blog, je me permets d'emprunter la rubrique créée par Les Murmures (profitez-en, c'est sûrement la première et dernière fois...) pour vous parler de l'album qui m'a le plus marqué (et qui continue, 20 ans après sa découverte, à me toucher), c'est-à-dire le premier album des Doors.

Bon, tout d'abord, je dois vous dire que parler de musique relève de la torture. Déjà parce que, contrairement à la plupart d'entre vous, j'en écoute peu (en fait, au travail, j'ai tendance à la subir, vu lesle niveau des radios commerciales qui beuglent leurs merdes à longueur de journée) et je m'en passe très bien. En plus, n'ayant jamais eu une éducation à la musique, je suis bien incapable de reconnaître un instrument d'un autre (j'exagère, mais à peine). Enfin, trouver les mots pour décrire ce qui me plait dans la musique (car, des fois bien sûr, ça m'arrive) m'est assez pénible.

Alors voilà, il y a vingt ans tout juste, j'ai découvert un groupe qui me bouleversa totalement. La première raison, c'est qu'à dix-huit ans, on a une sorte de romantisme plus ou moins nihiliste qu'il faut pouvoir canaliser quelque part. La plupart des jeune gens le font grâce au Punk, et moi j'ai croisé la route d'un groupe dont le leader charismatique parlait de choses qui m'ont tout de suite plu, marqué, renversé, bouleversé, etc. Drogue, sexe et fureur de vivre tant que la mort ne nous emporte pas. Voilà donc les thèmes de cet album et, surtout, de cette toute dernière chanson qui était un présage de la fulgurance de ce groupe qui marqua bien plus qu'une génération, et de son chanteur qui tira sa révérence en cette nuit du 2 au 3 juillet 1971.

Mais revenons à cette année 1967 qui voit arriver cet album The Doors. Onze chansons, quelques tubes, et surtout un extraordinaire final de 11 minutes et 35 secondes (la version live de l'Hollywood Bowl atteint les presque quinze minutes), The End. Chanson chamanique (dont tout une partie a été magnifiquement mise en image au tout début du film de Oliver Stone, film que j'ai découvert bien après sa sortie en salle) et freudienne, elle porte en germe toute la fulgurance torturée et ambivalente d'un Jim Morrison qui aimait à la fois qu'on l'adule, mais qui ne se supportait pas lui-même. Chanson magnifique s'il en est, elle fut reprise par le génial Coppola pour illustrer à merveille son film extraordinaire, Apocalypse Now. Car, bien sûr, il m'est impossible de ne pas parler de cinéma. Et je vous invite d'ailleurs à vous précipiter sur le magnifique documentaire de Tom DiCillo (avec la voix off de Johnny Depp), réalisé à partir de documents inédits d'une impressionnante modernité : When You're Strange (2008).

Bref, vous l'aurez compris, cet album et ce groupe ont été pour moi une expérience magique. Le plus beau, c'est que je peux toujours l'écouter sans trouver que cet album ait pris la moindre ride...

note : 

A.C. de Haenne