La Princesse de Clèves – Madame de La Fayette

Par Delphinesbooks

Une lecture commune avec Céline, Anne,Vilvirt et Karine 

Un livre que je voulais lire depuis longtemps. Et encore plus depuis que Sarkozy s’est attaqué à ce monument en 2006 (voir ci-dessous). Je voulais bien évidemment donner tort à ce président là. Merci à cette lecture commune de m’en avoir donné l’occasion. (ceci est la couverture de l’édition que j’ai, livre de poche d’époque !)

Je l’avoue, aujourd’hui j’ai du mal à lire des classiques, car il faut être honnête la lecture en est plus ardue. Cette lecture ne fut d’ailleurs pas si simple, j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire et la langue, mais quel plaisir au final !

Je ne me lancerai pas dans l’analyse de ce livre, j’en serai bien incapable et il a déjà été analysé maintes et maintes fois.

Juste pour le remettre dans le contexte, ce livre a été publié anonymement en 1678, il est vraisemblablement un ouvrage collectif, mais a été attribué à Madame de la Fayette à partir de 1780.

Il évoque la cours de Henri II, donc les années 1500 et quelques, c’est donc déjà un roman historique. Ce roman est considéré aujourd’hui comme le premier roman moderne classique.

On y suit donc la fameuse Princesse de Clèves en prise avec ses sentiments pour un Duc, fort volage, le Duc de Nemours.

Ce que j’en ai pensé

J’ai certes eu quelques difficultés à me fondre dans ce roman touffu où on évoque de nombreux personnages de la cours avec une langue et un vocabulaire dense et complexe. Mais une fois passée la première partie, on se laisse embarquer aux côtés de cette Princesse et de ce Duc avec beaucoup de plaisir (quelle langue !).

L’intérêt de lire cette oeuvre est évidemment multiple : quel superbe témoignage d’une époque et des ses moeurs (la galanterie), quelle belle description du sentiment amoureux et de la passion dévorante, quel bel exemple de la langue française dans toute sa richesse et sa beauté, etc.

Quelques exemples de passés simples et autres imparfait du subjonctif.

Je fus soutenue ensuite par le plaisir de dissimuler avec vous, comme vous dissimuliez avec moi ; néanmoins, je me faisais une si grande violence pour vous dire et pour vous écrire que je vous aimais que vous vîtes plus tôt que je n’avais eu dessein de vous laisser voir que mes sentiments étaient changés. Vous en fûtes blessé ; vous vous en plaignîtes.

Si vous y pouviez y demeurer, j’en aurais beaucoup de joie, pourvu que vous y demeurassiez seul et que vous voulussiez bien n’y avoir point ce nombre infini de gens qui ne vous quittent quasi jamais.

Si on aime la langue française, on ne peut qu’aimer ce roman !

Maintenant, la question est : que lire après ça qui ne semble pas fade et mal écrit ? 

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Quand La Princesse de Clèves devient un symbole anti Sarkozy

Ce président là a osé dénigrer cette oeuvre. Ca commence en 2006 et ça continue à plusieurs reprises, Pierre Assouline en parle en 2008 : Le président veut-il la peau de Madame de La Fayette ?

Citons ses mots d’une « intelligence rare »… «L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur la Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de la Princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle»

Un autre témoignage, dans Libération : La Princesse de Clèves au kärcher.

Suite à ces attaques, en 2008, le motif (observatoire du livre et de l’écrit en île de France) sort un badge à l’occasion du salon du livre « Je lis la Princesse de Clèves » (ce badge gratuit est depuis devenu un collector !).

Christophe Honoré en a aussi fait une adaptation au cinéma La belle personne (pas encore vu pour ma part) en 2008. Et des élèves d’un collège de Marseille se sont emparés du texte et l’ont lu sous les caméras. Cela donne ce documentaire « Nous, princesses de Clèves » . Lire l’article du Monde.

Lire les avis de Karine , Anne, Vilvirt, et Céline.