Imposer plus pour servir moins

Publié le 15 mai 2011 par Copeau @Contrepoints

Imposer plus pour servir moins

Je l’ai déjà dit ailleurs : les Français ne veulent pas du libéralisme, ils ont une peur panique de la liberté, le socialisme c’est LA solution et ils la réclament à cors et à cris. Et ça tombe bien, c’est exactement ce qu’ils obtiennent tous les jours un peu plus.

Et il suffira tout simplement de prendre quelques faits divers de plus en plus saillants pour s’en convaincre.

Les impôts ne diminuent pas. Les charges non plus. Les déficits se creusent, les dettes aussi. En regard de ces monceaux gigantesques d’argent et de richesses versées aux comptes de l’Etat (on parle de plus de 300 milliards tous les ans) et en regard des dettes créées censément pour investir dans le futur (et vlan, rajoutez moi une centaine de milliards de plus), le contribuable peut être en droit d’attendre un certain résultat.

Et c’est exactement ce qu’il fera : attendre.

Par exemple, dans le domaine régalien de la sécurité des biens et des personnes sur le territoire, l’Etat engouffre des fortunes dans la police, la gendarmerie, l’armée, et … ne sécurise pas les scènes de crime : un immeuble de Ménilmontant, incendié, dont tout porte à croire que c’est de façon criminelle, a été laissé sans surveillance. Cinq personnes y ont péri, et une enquête est donc en cours. Mais celle-ci aura lieu dans un site qui aura été pillé et squatté.

Mais rassurez-vous : les impôts (locaux, fonciers, nationaux), eux, continueront d’être prélevés.

Si le contribuable devra attendre pour sa sécurité, il devra aussi attendre pour sa santé.

Ainsi, les sommes dépensées dans la Sécurité Sociale, le système collectif de soins français que le reste du monde envie mais ne copie surtout pas, n’arrêtent pas d’augmenter, tout comme les déficits et les dettes correspondantes. Heureusement, le taux de scanners par habitant est très élevé… Heu… (en gros, 2.5 IRM par million d’habitants, contre plus de 20 pour le Japon, 3.2 pour la Belgique, plus de 6 pour l’Allemagne et l’Italie…) Bon alors le taux de scanners CAT … Ah, pas mieux. Et si on regarde les opérations chirurgicales lourdes la France s’en sort bien … heu à bah non plus.

Mais bon, heureusement, ça n’empêche pas la France d’avoir un service à la hauteur de ses moyens, qui, comme le montrent ces deux jolis graphiques, sont en constante augmentation, et ce, bien au-delà de la simple inflation.

Dépenses de la branche maladie. Unité de comptes : le roudoudou le milliard d’euros. Source : le Sénat

Evolution de l’ONDAM en comparaison de l’inflation. Unité : le % de sodomie fiscale discrète. Source : Sénat & INSEE

Vous voyez : on dépense de plus en plus, en euros « constants ». Et c’est même, on peut le dire, de gros paquets de thunes vivifiants qui se déversent à gros bouillon dans le système de santé français pour permettre à chaque citoyen, contribuable ou non, de profiter d’une médecine et d’installations hospitalières à la pointe de la technologie.

On se demande comment, dans ces conditions, il peut y avoir des petites bévues fortuites comme laisser une jeune femme accoucher seule de son bébé mort-né. On lui expliquera facilement que, comprenez-vous ma brave dame, on manque de moyen et de staff. C’est une évidence. Et de toute façon, il n’était pas viable, le moutard. Pas de quoi chialer. Circulez, y’a rien à voir.

Et c’est pas comme si on vous avait malencontreusement fait avorter en vous filant la mauvaise petite pilule, parce qu’on s’est trompé de lit, hein.

Là encore, pas de raison de paniquer : les factures seront payées (par le contribuable, généreux donateur) et ces deux malheureuses femmes recevront tout de même leur déclaration d’impôts cette année. Elles devront toujours laisser plus de 20% de leur salaire à ce système de soin, sans compter le reste comme la retraite qu’elles n’auront pas.

Il y a deux choses qu’on finit toujours par payer : les impôts (et toutes ces victimes s’en souviendront). Et les conneries. Et là, un beau matin, les politiciens et thuriféraires de ce système s’en souviendront aussi.

Sur le web