N°81 – Les Lettres Françaises du 7 avril 2011

Publié le 15 mai 2011 par Les Lettres Françaises

Les Lettres Françaises du 7 avril 2011

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L’album Zutique (2) par Jean Ristat

Un inédit de John Giorno


Editorial

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Par Jean Ristat

N°80 - Les Lettres Françaises du 7 avril 2011

Les Lettres françaises, gardons-en mémoire, furent le journal de la Résistance intellectuelle contre l’occupant nazi. Fondées par Jacques Decour et Jean Paulhan, en 1942, elles cessèrent de paraître en 1972. Vercors, en novembre 1972, à la mairie du 9e arrondissement de Paris, rendait hommage à Jacques Decour, en ces termes : « Avec les Lettres françaises et les Éditions de Minuit, c’est pratiquement toute la Résistance intellectuelle dont Jacques Decour a été l’initiateur. » Vercors intervient alors au moment de la disparition des Lettres françaises et s’écrie : « Ce n’est pas le lieu ici de discuter les causes de cette douloureuse disparition. (…) Il nous semble que sa mémoire a été trahie deux fois, et nous tous avec elle. » Le nom de Jacques Decour « est à jamais inscrit dans notre histoire ». J’écris dans un moment où, en France, le programme de la Résistance est peu à peu démantelé et le développement culturel de notre pays gravement menacé par des coupes budgétaires drastiques : loi du marché oblige ! Il faut donc résister et passer à l’offensive : la bataille d’idées n’attend pas. Les Lettres françaises aujourd’hui veulent être un lieu de rassemblement des intellectuels, des artistes, des écrivains contre l’inculture organisée par le capitalisme mondialisé. Par exemple, la discussion critique des œuvres de l’art, de la philosophie et de la littérature n’est pas, comme certains l’imaginent, tempête dans un encrier. L’adversaire, lui, ne s’y trompe pas : regardez le soin par exemple avec lequel le Monde, via le livre de Mehdi Belhaj Kacem, s’attaque au travail d’Alain Badiou ! Il ne peut être question de fuite devant la discussion. Pour reprendre l’expression d’Aragon, « ne laissons pas l’avantage à l’ennemi sans combat ». C’est le rôle que les Lettres françaises tentent de remplir depuis plus de sept années qu’elles sont insérées dans l’Humanité. Malgré ses graves difficultés financières, l’Humanité continue de nous publier. Nous n’avons jamais cessé de lui en savoir gré. Nos lecteurs doivent savoir que depuis la disparition du journal le samedi, nous paraîtrons désormais le jeudi. Nous sommes obligés de réduire notre pagination, passant de 16 à 12 pages, contribuant ainsi à l’effort de redressement de l’Humanité. Il est plus que jamais nécessaire d’aider les Amis des Lettres françaises. Je n’oublie pas non plus tous les collaborateurs des Lettres françaises qui, malgré leurs difficultés personnelles, travaillent bénévolement, mois après mois, pour que vive notre journal. À vous toutes et à vous tous, merci.


Prochaine parution dans les pages de l’Humanité le Jeudi 5 mai 2011