L’ADQ, un parti au centre? Vraiment?

Publié le 18 mai 2011 par Hugo Jolly

Alors qu’on accuse le «colonel» Kadhafi d’avoir commis quelques crimes contre l’humanité, commis pourtant par tous «commandants en chef» états-uniens de l’histoire des États-Unis d’Amérique, et qu’en Israël on bafoue les droits humains des Palestiniens, butant ceux-ci aussi froidement qu’on abat ici, nos porcs destinés à faire du bon bacon, il y a nos petits maux de pacotille. Nos maux à nous, bien québécois…, ou culturels devrais-je préciser. Il y a l’affaire Turcotte pour détourner nos intérêts en nous troquant l’émotionnel contre le rationnel. «Maudit Turcotte, je lui couperais les couilles!»…

Et il y a un parti politique d’extrême droite qui veut nous faire croire qu’il y a un centre et qu’il s’y trouve, en termes de «valeurs qu’on y défend». Or, il ne relèverait que de leur ignorance crasse de ne pouvoir savoir qu’ils forment un parti de droite. Mais ma foi, pour le peu que je puisse vous présenter en termes de croyance, ce ne sont en fait que des hypocrites et des opportunistes. Et des populistes de fait, puisqu’il ne peut être autre chose «que de promouvoir au sein d’un collectif, que se collectif se désengage de ses engagements collectifs» afin d’opter pour une partie de capitalisme encore plus sauvage qu’il ne l’est déjà, que du capitalisme à l’état pur. Quand les rapports économiques (donc sociaux par conséquent) que l’on prône au sein d’un parti politique proposent à toutes et tous de faire chacun pour soi et que l’on prône sans cesse de se diviser d’avantage et de se rivaliser les uns les autres, je ne crois pas que l’on puisse nier faire partie d’une droite morale, économique donc, puisqu’ici, l’économique s’appliquera au diktat moral d’élus capitalistes.

Prétentions

L’Action Démocratique du Québec se prétend désormais de centre-droit, s’étant affiché jadis de droite, voire d’extrême droite, à en croire la liste des membres et des sympathisants. Rappelez-vous l’étroitesse des liens entre les extrémistes du RLQ et l’ADQ, sinon de ceux de la clique de Jeff Fillion avec ce parti, ou de ces libertariens et de ces autres déchets vomis par cette société capitaliste conditionnant l’égoïsme et l’individualisme. Bref, ce parti ne change d’étiquette que pour épargner les observateurs de leur appartenance indéniable à une droite morale indispensable à l’existence d’une droite économique. Autrement dit, ce sont des hypocrites.

Nous pourrions d’abord nous imposer du débat sur l’existence d’un centre, puisque l’extrême gauche nie ce «centre» et que l’argumentaire qu’elle présente n’est nullement contesté, ni par la droite capitaliste, ni par la gauche modérée. Certes, Jean Allaire, lui-même membre fondateur de l’ADQ, dit «débarquer» lorsque l’on parle de «droite et de gauche», appelant ainsi indéniablement à la conciliation des classes, ou même, à la négation de celles-ci, puisque que par ailleurs, certains capitalistes persistent à nier l’existence d’un rapport de classes entre les salariés et les employeurs. Or, ce membre-fondateur qui n’a rien de plus sage que ses pairs devrait constater qu’il y a d’abord une explication historique aux interpellations de la «gauche et de la droite» et il devrait également constater que les employeurs et les employés, formant chacun une classe, n’ont pas les mêmes intérêts et qu’ils ne peuvent donc pas se concilier via un programme politique capitaliste, d’autant plus que le programme politique adéquiste avantage nettement la classe bourgeoise (les employeurs) sur celle du prolétariat (les salariés), qui représente également la minorité de notre population humaine sur Terre. À quoi bon demander aux exploités de se livrer d’avantage à l’exploitation de ceux dont on protège visiblement les intérêts, ironiquement, les exploitants de ces exploités? Jean Allaire peut bien  s’estomaquer qu’on parle de gauche et de droite, il apparaît clairement que ce dernier vise un dessein dont je ne partage pas l’enthousiasme des issues potentielles en tant que salarié, un dessein avantageant la minorité parasitaire bourgeoise qui exploite; et mon labeur, et mes besoins, et ma santé via les calices de cliniques privées.

Liberté d’expression

Et si l’ADQ accuse les syndicats de parler au nom du peuple sans mandat, il me paraît nécessaire d’indiquer quant à moi, que les syndicats représentent une indéniable majorité de cette population humaine par rapport au patronat et à la bourgeoisie, que défendent l’ADQ et ses membres fils de riche, ou ces aliénés,  qui forment cette secte embourgeoisée qu’est l’ADQ. L’ADQ non plus, n’a pas le mandat de TOUS les citoyens du Québec pour parler des «valeurs québécoises», ou des «libertés», partagées par des êtres humains vivant sur une terre nommée le Québec. Les syndicats ont autant le droit de débattre sur les enjeux québécois et terriens en général, que le Conseil du patronat et les divers Instituts de mercenaires économistes, avantagés en capitaux par leur prise de positions pro-bourgeoise. Youri ou  madame Elgrably de l’Institut économique de Montréal, des impartiaux sans doute. Même Cyrano, ou Fraser, témoignent du parti pris de l’idéologie, dans ce régime capitaliste, pour les capitalistes. Ils sont constamment invités ici ou là pour expliquer les bienfaits mythiques du capitalisme, même sur les tribunes de notre société d’État Radio-Canada… Or, c’est un cancer dont souffre fortement l’humanité, ce capitalisme, et aucune statistique n’indique qu’il puisse sans l’État (contrant celui-là la bêtise humaine et les exploitations diverses de la minorité parasitaire bourgeoise), survivre à ses propres dogmes.

Et les syndicats ont autant  le droit de rapporter et de défendre les intérêts des salariés, des prolétaires, des exploités, bref, de la masse humaine, que le ministre du travail, avantageant historiquement toujours le bourgeois sur le prolétaire. Les syndicats ont le droit de rapporter les intérêts des créateurs de richesses au sein de ce système pourri dont jouit visiblement, la minorité parasitaire bourgeoise que défendent monsieur Allaire et le ramassis de ce qu’il a fondé. Allaire, un autre de ces autoproclamés «lucides», qui sait mieux que nous, ce qui est bon pour nous. Ils sont tous aussi paternalistes qu’ils nous accusent d’être aux mamelles de l’État. Ils sont aussi centralisés sur le Dieu Kapital que les défendeurs de l’«État éternel »le sont pour leur État. Ce qui est bien pour le Dieu Kapital n’a toutefois pas besoin de plaire aux masses. Si les avantagés paient bien leurs valets, ça vaut peut-être la peine d’ignorer les masses, qui sait… Allaire et les siens, ses sbires et le sbire qu’i l est lui-même, eux seuls, le savent. Ils savent tout.

Et c’est d’ailleurs une contradiction qui touche toute la droite, dans plusieurs pays du monde. On limite la liberté d’expression de ceux et celles qu’on ne veut pas entendre et on se drape de la «libârté» dans tous «nos tas de fumiers totalitaires» que sont ces couches pleines radotées par les libertariens. On vénère même au RLQ, Augusto Pinochet. Du moins, l’un des cofondateurs, Éric Duhaime, l’use pour expliquer le modèle qu’il souhaite établir au Québec. Des nostalgiques de Duplessis. Les contradictions sont des ombres de capitalistes.

Prenez l’exemple des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, ce sont aux yeux du Canada; Conservateur, Libéral, NPD, Bloc Québécois et certainement le Parti Vert-, des terroristes. Mais les disciples de l’OTAN en Libye qui attaquent le gouvernement établi de Kadhafi, eux, sont des «combattants de la libârté».  Pourtant, ils font les mêmes actes, pour des intérêts forts différents et sont comme les «terroriss», financés par des États, en l’occurrence ici; Paris, Washington, Londres, Ottawa  et les multiples autres qui ont participé à cette opération directement ou indirectement. Et c’est ironiquement celui qui est le moins pire des deux groupes de «terrorisss», aux yeux du catholicisme, qui sera plus sévèrement puni.

Rappelons que l’ancien président colombien Alvaro Uribe a terrorisé à l’aide de ses paramilitaires, tant les FARC et leurs sympathisants que des journalistes trop curieux et des militants socialistes et syndicalistes (Décembre 2009, charnier 2000 corps).

Et après tout, avec toutes ces contradictions citées, nous sommes en droit de nous demander pourquoi le procureur du TPI qui accuse Kadhafi d’avoir ordonné; de la torture, l’usage de mercenaires et d’avoir tué des civils innocents sans défense avec des armes lourdes ne lance t-il pas les mêmes accusations sur tous les présidents états-uniens et chefs d’État  israéliens, français et britanniques qui se sont succédés au cours du dernier siècle…, non? Mets-en ciboire! Ils sont qui, eux, pour «faire ce qu’ils interdisent» de faire? La Black Water, ça n’est pas une firme de mercenaires? L’Irak, ce n’est pas un bain de sang? Et la torture, quand même! Le Canada a fermé les yeux sur de la torture pratiquée sur un enfant soldat canadien (Omar Kadhr) et elle fut pratiquée rappelons-le, dans une prison jugée illégale (Guantanamo) par la Cour Suprême des États-Unis d’Amérique elle-même. C’est le monde à l’envers, c’est de l’hypocrisie et ici, l’ADQ fait partie du problème en proposant pire.

L’ADQ, un parti d’extrême droite

Alors au-delà des apparences, l’ADQ n’a pas changé de camp. C’est un parti d’extrême droite, conciliant tant les fanatiques de la race que les fanatiques du capitalisme, un système économique qui fait faillite aux 30-40 ans et qui revit de ses cendres grâce au pillage des prolétaires. En effet, l’ADQ persiste et signe à croire en un système économique n’avantageant que les riches, pour des causes qui n’ont rien du mérite ou du sacrifice. Et lorsqu’Allaire invite à ce qu’on marche tous main dans la main, c’est seulement sous sa tutelle qu’il ordonne cette conciliation, c’est-à-dire sous une tutelle docile et servile au diktat du patronat, du diktat de la minorité parasitaire bourgeoise.

Alors au contraire, il faut surligner les tendances, tant de gauche que de droite, il faut préciser les camps. Il faut donc  contrer l’appel de ces fanatiques du fric et ne surtout pas concilier les prolétaires à la cause bourgeoise. La cause des exploitants ne peut pas être celle des exploités. Un prisonnier ne travaillera pas main dans la main avec son geôlier. Un torturé ne collaborera pas avec son tortionnaire. Le poisson ne doit pas se mettre à sauter dans la chaloupe…

L’ADQ n’a rien d’un parti populaire, c’est un parti patronal, un parti antisyndical, un parti anti-prolétaires, anti-salariés. L’ADQ sert la cause des Boss en bon québécois. L’ADQ, c’est tout le contraire de «l’ami du peuple» et bel et bien, «l’ami des patrons» et des multinationales, prêtes celles-là, à venir piller nos richesses à rabais, des rabais que leur concéderont nos amis adéquistes ou conservateurs (du pareil au même).

L’ADQ se prétend également contre l’immobilisme, mais ils nous promettent de facto, un immobilisme en ce qui concerne l’ordre établi, celui de la bourgeoisie et donc, ils nous promettent que sous leur gouverne, les richesses perpétueront leur ascension au sein de la minorité parasitaire bourgeoise que l’ADQ protège fièrement. Ce sont en fait eux, les immobilistes, qui nous stagnent dans le capitalisme, bien que ce système ait maintes fois démontré ses incapacités de fonctionner et sa dépendance de la misère humaine pour y parvenir au détriment de la masse et au profit d’une minorité dont ces adéquistes épousent les mérites autoproclamés, d’exploiter la vie d’autrui de toutes les façons envisageables. La misère humaine est le carburant des capitalistes et ce carburant devient une «liberté d’entreprendre» pour ces vautours de capitalistes. Là où il y a des besoins, il y a une potentialité d’exploiter son prochain et les capitalistes flairent vite l’affaire, et la défendent de tout leur torse.

Conclusion

Il faut donc, pour terminer, remettre les pendules à l’heure. Oui, il y a une gauche et une droite, une part de gens idéalistes qui croit en un système avantageant la minorité parasitaire bourgeoise et il y a cette autre part de gens, qui ne croit plus depuis longtemps, les balivernes de cette minorité de profiteurs, qui ne cherche qu’à tirer profit des misères et des besoins d’autrui. À Jean Allaire, rappelons-lui qu’il ne se bat pas pour nos intérêts à nous, salariés et créateurs de richesses, mais qu’il fait tout, au contraire, pour défendre ceux de nos exploitants. Nous n’avons donc aucune cause commune lui et nous salariés, et n’avons pas à travailler ensembles, lui et nous, artificiellement, hypocritement, pour qu’en phase terminale des projets de monsieur, on ne serve plus que les intérêts de la minorité parasitaire qui profite du reste des habitants de la planète. Et ce n’est pas messieurs Legault ou Sirois qui y changeront quelque chose, malgré de belles paroles populistes.

Terminons-en avec l’ADQ en 24 heures. Imposons à ce parti un débat avec des «anticapitalisme», sans possibilité de se défiler. La simple tenue d’un véritable débat, sans possibilité de s’ajuster au «vent du soir», devrait en persuader plusieurs que l’ADQ n’est bon à rien d’autre que de défendre les intérêts des parasites de cette société.

AVE Mario Dumont, dont je n’ai pas de nouvelle, boycottant «V». Avec ADQ, dont je n’ai de nouvelles que parce que j’ai besoin de couches pleines pour approvisionner ce blogue.

Sylvain Guillemette

Électeur Québécois qui ne croit pas au programme colonial et patronal de l’ADQ.