Cette étude, la première à faire un bilan sur la présence de retardateurs de flamme dans les produits pour bébés rappelle que des problèmes de santé ont conduit à une élimination de l'utilisation de Pentabromodiphényléther (pentaBDE) le retardateur de flamme le plus couramment utilisé, avant 2004. Les retardateurs de flamme sont ajoutés en cours de fabrication pour réduire le risque des mousses de polyuréthane de prendre feu et permettent de ralentir la combustion si elle se déclenche. Cherchant à répondre aux normes, les fabricants se sont tournés vers d'autres retardateurs de flamme, dont les données de sécurité et d'innocuité sont moins accessibles. Ces “fenêtres” de lacunes dans les connaissances, précisent les auteurs, ont été exploitées dans la fabrication de produits de mousse de polyuréthane à différentes concentrations.
Ainsi, la présence de retardateurs de flamme potentiellement toxiques a été identifiée par les chercheurs dans 80% des échantillons collectés de mousse de polyuréthane de 101 produits courants pour bébé. Parmi ces substances, certaines s'avèrent être des dérivés de pentaBDE, ce qui suggère que la substance bien qu'interdite dans 172 pays et 12 états américains reste encore en usage, ainsi que deux autres substances potentiellement cancérogènes, du phosphate de Tris (2-chloroethyl) (TCEP) et du phosphate de tris-(1,3-Dichloro-2-propyl) (TDCPP). Le retardateur de flamme le plus souvent détecté est le TDCPP, avec une fréquence de détection de 36%, suivis par les composants habituellement trouvés dans le mélange Firemaster550 avec une fréquence de détection de 17%. 5 échantillons contenaient des PBDE dérivés du PentaBDE. De plus une identification significative a été observée pour le brome, mais pas pour le chlore.
En se basant sur les estimations d'exposition réalisée par la Consumer Product Safety Commission américaine (CPSC), les chercheurs suggèrent que les enfants pourraient subir une plus grande exposition aux TDCPP avec ces produits par rapport à la moyenne de l'exposition à ces substances.
Des études supplémentaires doivent donc être entreprises pour mesurer spécifiquement l'exposition des nourrissons à ces retardateurs de flamme lors de contacts rapprochés avec ces produits, et de déterminer quels sont les risques sanitaires associés, indique le rapport.
Sources:American Chemical Society- Environmental Science & Technology 2011; 110518092340072 DOI: 10.1021/es2007462 “Identification of Flame Retardants in Polyurethane Foam Collected from Baby Products”
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