Barack Obama sur le Moyen Orient et l’Afrique du Nord

Publié le 20 mai 2011 par Rhubarbare

Barack Obama vient de faire un discours sur le positionnement des Etats-Unis d'Amérique sur les révolutions en cours au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Faisant particulièrement référence à la Tunisie (le pays déclencheur des évènements de la région) et à l'Egype (le plus grand pays de la région et allié historique des US), il a estimé qu'il s'agissait d'une opportunité historique pour l'auto-détermination des peuples, et que les USA comptaient participer activement à cette auto-détermination.

"Passer du monde tel qu'il est au monde tel qu'il devrait être (the world as it should be)", introduction à une politique proactive de changement politique et économique. Au-delà des axes traditionnels de la politique US dans cette région (la lutte anti-terroriste, le libre échange, la sécurité nucléaire...) Obama propose une implication américaine portant sur l'opposition à l'usage de la violence contre les populations (référence particulières à la Libye, la Syrie, l'Iran et Bahreïn), le respect des droits universels et notamment l'égalité des femmes et la liberté de religion, la liberté d'expression (même celle avec laquelle les US n'est pas d'accord) et la démocratie.

Il reconnait, suite à l'expérience irakienne, qu'il est "extrêmement difficile" d'imposer un changement de régime par la force. Il reconnait la nécessité de s'adresser directement aux population, sans nécessairement passer par les structures officielles des pays concernés.

Le volet économique est bien sur important et classique (libre échange, combat contre la corruption et tous les clientélismes, marchés concurrentiels, stabilité financière) et des mesures concrètes seront présentées lors du G8 la semaine prochaine. Une annonce concrète est déjà la décision d'effacer un milliard de dollars de la dette Égyptienne, et de lui garantir un crédit équivalent. Il a parlé d'un équivalent au plan Marshall de l'après-guerre au profit des pays en transition dans cette région, de l'implication de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement et même de la création d'un marché commun régional.

Le dernier volet du discours portait sur le conflit israêlo-palestinien: Pour Obama il faut profiter de la dynamique régionale actuelle pour relancer les négociations de paix, actuellement au point mort. Il fallait que les deux parties reconnaissent que le status quo n'avait pas d'avenir, qu'Israël avait le droit à la sécurité dans ses frontières de 1967  et les Palestinien le droit à un Etat souverain. Il faut que les protagonistes choisissent entre la haine et l'espoir.

En conclusion Obama fit un parallèle entre les développement récents dans cette région, dont les bouleversements peuvent inquiéter de nombreux américains, et l'Histoire américaine qui est justement issue d'un rejet de l'autorité non choisie et le combat pour l'émancipation. Saisissons, dit-il, cette opportunité pour créer un monde plus pacifique, plus stable, plus juste.

Rien de très révolutionnaire dans ce discours, les mantras habituels (liberté d'expression, démocrate, libre échange) sont bien en place. Il ne parle pas des risques liés à l'ouverture de ces marchés émergents au capitalisme financier par exemple. C'est essentiellement un discours empreint de "goodwill" et on peut se poser la question de la place réelle des intérêts stratégiques américains dans cette apparente ouverture.

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