Doubt bi dou da

Par Thomz

Ca s’barre, ça fout le camp, ça se délite, ça disparaît. Ce n’était rien, la prochaine non plus. On s’en fout. On est pas là pour compter. Ou si peu. Ou très peu. Se succèdent à une vitesse astronomique (au moins) les tops et flops, les classements et autres données alphabéticochiffrées de ce qui s’est fait en cette an de grâce 2007, merveilleuse année ou non, année pauvre ou riche. Peu importe, on s’en timbale les balloches. Ca force à jeter un regard derrière, dans le dos, et voir qu’on a pas vécu forcément avec son année. Et que c’est tant mieux. Toujours affecter un peu de retard. La nouveauté peut attendre, on peut attendre que ça refroidisse, plutôt que de mouiller comme une fillette à la moindre bise venue. On peut simplement oublier. Ou s’en foutre. On peut espérer, que l’année qui vient ne répète pas les conneries de la précédente, que l’on arrivera à faire ce qu’on a dit qu’on ferait/lirait/écoutait/écrivait il y a deux ans. Toujours affecter. Toujours affecter. Avancer sans reculer, un œil dans le rétro, l’autre dans le vide. La connerie de demain sera toujours là, elle est déjà là, elle était là hier, et avant-hier. Eh bah voilà. Il suffisait de le dire. De ne pas écouter, de cloisonner les écoutilles, d’aller voguer au gré du vent d’ouest qui nous éloigne du rivage, de se laisser submerger par les crêtes écumeuses des vagues, chaînes de mots se fouettant les unes les autres, envahissantes, digressantes, divergentes, divertissantes au plus haut, bas, à côté, droite gauche. Puis rien. Puis on dort. Puis on souffle. Puis on vit, on crache.

Sic.

On dit merci et on la ferme, parce qu’on est content, mine de rien, rien de rien. On a pas eu ce qu’on voulait, on ne méritait pas ça. On ne peut pas être content, on ne peut pas supplier/s’agenouiller tout le temps. Encaisse, mange la poussière, bouffe ton doute à pleine dents, regarde le s’épanouir, grandir comme une fleur du mal, tendance XIX décadent, fin de siècle. Voilà, c’est bon, mets le dans ta poche et pédale, on t’enlève les petites roues cette fois. Tombe, relève-toi, écorchures au genou. Les cicatrices font les héros. Ou non, il en est qu’on ne peut pas voir, invisibles à l’œil, au regard, mais qui nous percent à chaque seconde/minute/heure/jour/semaine/mois/année/siècle pour les plus chanceux. Qui sont là. On n’en dégoise pas. On en pense pas moins. On emmerde le reste, et on passe. On change de route, un petit chemin de terre, une voie abandonnée, avec au bout un précipice, fosse, cul de sac boueux. Pas de demi-tour. On s’enfonce. Au bout du tunnel la Lumière ; enfin.

Et puis ça recommence. Et encore, encore. Et on en redemande. Oui. Oui.