Petite Analyse de la Communication Sarkozy à l'e-G8

Publié le 25 mai 2011 par Darkplanneur @darkplanneur

J'ai eu la chance d'assister à la première de l'e-G8, un bon pretexte pour analyser la communication Sarkozienne du jour. Et contre toute attente, je ne tomberai pas dans l'anti- sarkozisme primaire, au contraire j'y ai retenu 5 points positifs.

1. Profiter des Bienfaits d'une pensée enfin...cohérente

Le dernier livre de FOG pointait du doigt un problème chronique de cohérence dans la pensée Sarkozienne. Hier, ce fut le contraire, avec un plaidoyer sur la protection du Droit d'Auteur en résonnance avec un concept bien gaulliste : "L'exception française". Jamais le mot n'a été lâché, et pourtant il était bien là : HADOPI

"Beaumarchais a inventé le principe du droit d'auteur. Il a, alors, fait mieux que de donner aux créateurs les droits de propriété de leurs œuvres, il leur a garanti l'indépendance, il leur a offert la liberté. Je sais et j'entends bien que notre conception " française " du droit d'auteur n'est pas la même qu'aux États-Unis ou dans d'autres pays. Je veux simplement dire notre attachement à des principes universels, ceux que proclament aussi bien la Constitution américaine que la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 : personne ne doit pouvoir être impunément exproprié du produit de ses idées, de son travail, de son imagination, de sa propriété intellectuelle."


2. Flatter intelligement son public par un Storytelling très "Pirate des Caraïbes"

Sarkozy a mené hier, un travail d'orfèvre en matière de storytelling au service de la flatterie des egos présents dans la salle, un vrai roman d'aventures avec des enchanteurs, des marins, des inventeurs géniaux...Nous étions presque dans Pirate des Caraïbes, avec les créateurs du web dans le rôle de Jack Sparow.

"Notre monde avait déjà connu deux mondialisations. De la première, celle des grandes découvertes, nous avons hérité un monde achevé, un monde dont Magellan pouvait faire le tour, un monde que l'on pouvait explorer et cartographier. De la seconde, celle des révolutions industrielles, nous avons hérité un espace non seulement achevé, mais domestiqué, asservi même parfois.

Avec la troisième mondialisation, celle dont vous êtes tout à la fois les acteurs et les promoteurs, vous avez changé la perception que le monde se fait de lui-même."

3. Penser la place du Politique dans le Far West Internet

Curieusement, le rôle du politique n'a jamais été clairement énoncé dans notre "huitième continent", qu'on nomme Internet. D'un côté des internautes militants, parfois révolutionnaires, et en face ... personne. Face à un web tout puissant, tenté par un capitalisme en roue libre, qui a effacé de son dictionnaire le mot devoir ! Oui, les gouvernements ont un rôle délicat à jouer.

"Dès lors qu'Internet fait aujourd'hui partie intégrante de la vie du plus grand nombre, ce serait aussi une contradiction que de vouloir écarter les Gouvernements de cet immense forum. Personne ne peut ni ne doit oublier que ces gouvernements sont dans nos démocraties, les seuls représentants légitimes de la volonté générale: l'oublier, c'est prendre le risque du chaos démocratique donc de l'anarchie. L'oublier, c'est confondre le populisme avec la démocratie d'opinion."


4. Militer pour le Devoir Responsabilité appliqué au Web

Idée fondatrice du discours présidentiel : Militer pour le principe de Responsabilité appliquée au Web, ultime garde-fou contre une anarchie digitale.

"Si vous avez donné une réalité à l'utopie, c'est que vous aviez foi en l'Homme et en son avenir. Si vous avez rencontré aussi vite un succès planétaire, c'est parce que cette promesse fait référence à des valeurs universelles. Votre action se lit donc à l'échelle de l'Histoire et s'inscrit dans une dynamique de civilisation. De là, votre niveau de responsabilité, sans doute le plus fort que l'histoire ait jamais donné à des individus situés en dehors de la sphère publique et de la représentation des États."

5. Découvrir un Président Veilleur


L'anecdote est symbolique, Sarkozy a révélé que ses équipes passent plus de temps à analyser le bouche à oreille du web, que décrypter la presse française. Elle montre un président donc connecté à la réalité du monde.

Je ne résiste pas à reprendre un "savonnage" de Nicolas Sarkozy, qui au lieu de dire "Internaute"  a dit "Internotre"...acte manqué ?

A suivre...