Mise en garde contre les antibiotiques donnés aux animaux

Publié le 26 mai 2011 par Suzanneb

Maximiser la croissance des animaux d’élevage en leur donnant des antibiotiques contribue à l’antibiorésistance chez l’humain, selon un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec ( INSPQ) consulté par La Presse.

Interdit en Europe depuis 2006, l’usage d’antibiotiques à titre de facteur de croissance – pour les porcs et les poulets de chair – est toujours permis ici.

Donner des antibiotiques améliore «la croissance animale de 1% à 8% en moyenne», lit-on dans Les antibiotiques en production animale : les promoteurs de croissance, écrit par Pierre Chevalier, de l’INSPQ. C’est un avantage économique indéniable pour les éleveurs. Il est «plus facile d’employer les antibiotiques que de modifier les pratiques d’élevage qui demandent des investissements et du temps», souligne l’auteur.

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Ces autres usages peuvent aussi contribuer à l’antibiorésistance chez l’homme. «Des données québécoises avec un antibiotique utilisé en prévention chez le poulet montrent un lien plausible», souligne l’INSPQ. Le retrait volontaire de Cetiofur (injecté aux poulets) en 2005 a été suivi d’une chute de la prévalence de la résistance à cet antibiotique chez l’humain, qui a remonté depuis sa réintroduction partielle en 2007.

Que faire? Interdire les antibiotiques à titre de facteur de croissance «pourrait avoir certains effets localisés à court et à moyen terme «, estime le rapport . Mince espoir : Santé Canada a demandé que l’efficacité de certains antibiotiques pour favoriser la croissance des bêtes soit mieux démontrée. Cela ne suffira pas, les usages curatifs et préventifs non judicieux étant «aussi problématiques, sinon plus «, selon l’étude. Un nouveau rapport sur la prévention de l’antibiorésistance et l’utilisation judicieuse des antibiotiques en prévention animale est en cours de rédaction à l’INSPQ.

Pas de traces dans les animaux abattus L’Union des producteurs agricoles (UPA) a commenté l’étude, hier. «Dans les produits d’élevage, les animaux ayant reçu des médicaments doivent respecter des périodes de retrait avant d’être abattus, afin d’éliminer toute trace possible de résidus de médicaments dans leur organisme», a assuré Patrice Juneau, porte-parole de l’UPA.

«Il faut garder en tête que de tels médicaments sont homologués par diverses instances gouvernementales et sous le contrôle de vétérinaires, a-t-il ajouté. Les agriculteurs québécois considèrent que si les autorités gouvernementales compétentes autorisent la commercialisation d’un produit, c’est qu’il est sans danger pour la santé, lorsqu’utilisé correctement. «

La Presse – Marie Allard - Nouvelle mise en garde contre les antibiotiques donnés aux animaux – 26 mai 2011

Les 3 derniers mots contiennent la réponse au divers problèmes qu’engendre la sur-utilisation d’antibiotiques.

Depuis quand le Québec est-il en mesure de surveiller adéquatement l’utilisation d’un produit potentiellement dangereux pour la santé ?

On n’est même pas capable de prendre soin des enfants maltraités, des personnes âgées… la liste est longue.