Bouffe

Publié le 26 mai 2011 par Jana

Ted Stanger, journaliste américain émigré à Paris, consacre dans "Sacrés Français" un chapitre entier à ce phénomène franco-français qu'est l'obsession nutritive. En plus de passer trois heures en moyenne à table par jour, que fait le Français 24 heures sur 24 ? Il parle de bouffe.  Sujet de débat bien plus prisé que les frasques de DSQ ou la Palme d'or à Kahn : notre énergumène, qui ne raterait pour rien au monde un repas de famille et qui reçoit à dîner au moins une fois par semaine, disserte à perte d'haleine sur ce qu'il a dans son assiette et plus généralement sur son plat préféré, sur ce qu'il a mangé la veille ou mangera le lendemain. Le citoyen français dont la gastronomie nationale vient d'être inscrite par l'Unesco au patrimoine immatériel de l'humanité n'a pas de mots trop durs face à un face à ragoût mal cuit ou à des frites surgelées. Observez-le hors de ses frontières, il ne fait que critiquer : trop gras, trop sec, sans goût, pas assez relevé, n'arrivant pas à la cheville de la poule au pot de sa tante Yvonne, indigne du filet mignon de son bistrot du coin. Quant à la Parisienne, puisqu'elle est d'actualité, jamais, au grand jamais, cette obsédée de régime ne résistera à une assiette de fromage arrosée d'un pichet de vin rouge ou à une douzaine d'huître mouillée d'un blanc sec de qualité. Quitte à se mettre au pain sec et à l'eau pour le reste de la semaine. Elle échangera aussi ses recettes avec ses copines "foodistas" dans les girly parties et chiadera la déco de sa cuisine bientôt devenue the pièce-to-be. Si la révolutionnaire sexuelle a jeté naguère son tablier aux orties, la fille d'aujourd'hui revient aux fourneaux avec un empressement et une jouissance hors du commun.

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