Où j’ai déclaré ma flamme à Romain Gary

Par Delphinesbooks

C’est la lettre que j’aurais aimé lui envoyer un jour si j’avais pu…(concours de la correspondance pour babelio)

Monsieur Gary,

C’est avec beaucoup de timidité et une très grande humilité que je vous adresse cette missive. En effet, vous m’impressionnez terriblement. Mais j’ai ces quelques mots à vous susurrer, doucettement au creux de l’oreille.

Où que vous soyez aujourd’hui, vous êtes toujours auprès de moi. Depuis que j’ai commencé à lire vos mots, ils n’ont jamais cessé de résonner en moi. Et j’ai la joie, que dis-je le plus grand bonheur, d’en avoir encore beaucoup à découvrir. Et je sais d’avance que ces moments là seront inoubliables.

J’ai découvert avec vos romans votre imagination redoutable, votre capacité à manier la langue française avec inventivité et votre style inimitable. Et votre sens de l’humour, parlons-en !

J’aime parce que vous n’hésitez pas à jouer avec le sens des mots, j’aime parce que vous n’hésitez pas à être grossier, j’aime parce que vous osez maltraitez la langue, j’aime parce que vous n’avez pas votre langue dans votre poche. J’aime parce vous êtes incroyablement sensible et vous parlez d’amour d’une manière si belle que j’en ai les larmes aux yeux rien que d’y penser.

Ah ça, vous m’avez fait pleurer mais je ne peux que vous en aimer davantage.

Avec cette autobiographie, vous me laissez encore plus admirative et curieuse de l’ensemble de votre œuvre et de votre vie si folle. Dans La promesse de l’aube vous donnez beaucoup de vous et en même temps si peu, si peu que le mystère s’épaissit encore. Tout semble si invraisemblable dans votre histoire qu’on peine à y croire et en même temps, on connait la vie incroyable que vous avez menée.

Mais au delà du récit de votre vie extraordinaire, vous y dressez surtout le portrait d’une femme, votre mère. Et quel portrait magnifique ! Vous êtes à mon sens l’un des rares hommes à avoir si bien su raconter la femme dans toute sa complexité et sa sensibilité.

Je ressens à l’écriture de ces mots une grande pudeur et une profonde émotion qui me submergent, si bien que je ne peux continuer, je me dois donc de vous quitter. Je n’ai qu’une hâte, renouer ce dialogue avec vous à travers votre œuvre magnifique et si riche où j’ai encore tant à découvrir.

Sachez que vos mots n’auront de cesse de me surprendre encore longtemps, je ne peux que vous dire merci d’avoir eu la générosité de les écrire.

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(Sur la Promesse de l’aube)