Poème.

Par Ananda

Les soleils font la roue

dans la fenêtre, au bout,

à l’autre bout de la

perspective des murs

le plancher s’incline tout doucement vers eux

comme en une révérence qui reconnait

la beauté de leurs grands éventails frémissants.

Les soleils se pavanent

ainsi que des tétras

ils se tournent autour dans le tulle bruissant

parmi la gaze et la bruine

des forêts

rengorgés, faisant des moulinets

de leurs bras

et l’on ne peut détacher notre regard d’eux

cependant qu’ils aimantent le pâle plancher

à force d’aligner leur pas de l’oie dément,

d’entre-heurter leurs poitrails dans un bruit de fer

et de rouille, de ferraille qui grince, crisse.

Des soleils

en forme de boucliers martiaux

et ce plancher qui fait glisser le lit vers eux

avec, à son bord, vos yeux émerveillés

charbon noir transfiguré par l’éclat du manque

Patricia Laranco